A la vue du titre, Magic Curse en anglais / Au Pays de la Magie Noire en français, quand on ne connaît pas, on peut s’attendre à un film dans la veine des Mr Vampire ou de L’Exorciste Chinois qui mêlerait kung-fu et magie. Il y a bien du kung-fu et de la magie. Mais bon… ce n’est pas vraiment ça. Réalisé par un Tony Liu en très petite forme (on lui doit par exemple les très bons The Master et Holy Flame of the Martial World), Magic Curse est une production de bas niveau mélangeant maladroitement film d’aventure, kung-fu et magie noire.
Le budget du film avoisinant sans doute le néant, on a droit au strict minimum. Ici, pas d’effets spéciaux, les (très) rares moments de magie noire sont plutôt ridicules, surtout le passage avec les 2 boules enflammées qui flottent dans l’air en un mouvement suspect, comme si quelqu’un les tenait d’en haut avec un fil de pêche. C’est tellement de bas niveau qu’on ne peut même pas dire que c’est kitch. Non, ce n’est rien du tout en fait. Là où le faible budget se ressent énormément aussi, c’est sur les différents lieux de l’action. On en compte en tout et pour tout cinq : une forêt, une grotte, une cascade, un terrain vague et une discothèque. Et tout le film va se passer là. Autant vous dire que niveau diversité des scènes, on est gâté. Le film a apparemment été tourné aux Philippines, question de budget sans doute aussi tant la main d’œuvre était peu chère là-bas. Niveau casting, là aussi on n’est pas très bien servi. Mis à part Jason Pai Piao que vous avez pu voir dans bon nombre de films (Convict Killer, Vengeance, Disciples de la 36ème Chambre ou encore Holy Flame of the Martial World), le reste du casting est complètement inconnu. On découvre quand même la belle Pinky De Leon, une actrice locale, au charme indéniable mais au jeu d’acteur quasi inexistant.
Et ce ne sont pas les seuls défauts. En effet, le film est d’un banal assez impressionnant dans son genre, on se croirait presque dans ses innombrables films d’amazones sortis dans les années 70/80 aux Etats-Unis et en Italie : la forêt vierge, les sacrifices, les indigènes (lépreux pour certains), les fidèles, les cascades, les femmes très dévêtues, quelques effets gores, plutôt réussis pour l’époque (avec un arrachage de pénis à coup de dent), le gentil blessé par le méchant et recueilli par les gentilles amazones, … Mais malgré cela, le film se laisse quand même regarder. Certes, ce n’est pas vraiment l’extase mais il y a quand même quelques bons points comme par exemple les (rares) bastons qui sont il faut l’avouer plutôt correctes. Elles ne sont pas énormément chorégraphiées mais l’ensemble fonctionne plutôt bien. Les amateurs auront même droit à quelques scènes de sexe tout droit sorties d’un téléfilm de M6 de seconde partie de soirée le dimanche. Elles arrivent brutalement dans la deuxième partie du film, qui change radicalement de la première – le héros revient à la civilisation – avant de revenir dans le vif du sujet pour les 15 dernières minutes. Mais bon, comme le reste du film, elles sont plutôt ratées, le tout sur un fond de musique jazzy du plus mauvais effet.
Je vais m’arrêter là car je ne suis pas sûr que ce Magic Curse mérite qu’on lui consacre plus de temps. Le film aurait pu être au moins un bon nanar mais même pas. A ranger direct au rayon des navets.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com