Un mari en a marre de la jalousie maladive de son épouse. Le fait qu'il découvre que cette dernière ait posé un micro dans sa chambre pour écouter ses conversations est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui le pousse à quitter le domicile conjugal. Mais la femme ne compte pas se laisser plaquer comme cela et poursuit son bien-aimé un revolver à la main en réussissant à tirer sur tout, sauf sur sa cible... Le hasard va les amener à croiser le chemin d'un auteur de pièces qui veut se suicider pour cause de chagrin d'amour et celui d'une jeune aubergiste qui veut se passer la corde autour du cou, au sens propre, pour raisons fiscales...
Une comédie française de l'immédiat Après-guerre qui emprunte beaucoup à la screwball comedy américaine, genre où la pétillante et énergique Danielle Darrieux et l'élégant et pince-sans-rire André Luguet ne peuvent être qu'à l'aise ; mais Paulette Dubost et François Périer sont loin d'être en reste aussi...
Les deux premiers tiers, où Danielle Darrieux est vraiment déchaînée (pas étonnant quand elle disait s'être inspirée de Katharine Hepburn !!!), sont très bons et les dialogues d'excellence fusent comme une mitraillette. La première moitié du dernier est un peu plus conventionnelle, un trop répétitive pour être vraiment aussi prenante que ce qui s'est déroulé avant, mais la seconde moitié retrouve heureusement le ton des deux premiers tiers (j'espère que vous m'avez suivi avec mes tiers et mes moitiés !!!). On peut regretter que le personnage d'aubergiste jouée par Paulette Dubost ne soit pas plus exploitée (parce qu'elle avait vraiment un beau potentiel !!!), par contre ceux du valet totalement déphasé par les nombreuses prises de bec du couple et du jeune journaliste excité à l'idée de prendre une photo de son "premier cadavre" sont dignes de la meilleure comédie américaine du genre.
Résultat, une screwball comedy à la française qui fait passer un bon moment.