Dans un commissariat, Buron, commissaire de police, interroge Fugain qui a signalé la présence d'un cadavre gisant dans une mare de sang au pied de son immeuble. Le dialogue et les évènements de la soirée paraissent surnaturels.
Au poste est le septième long métrage de Quentin Dupieux (Rubber, Réalité..) est son premier film français après des années d'exil aux Etats-Unis. Ce face à face qui n'en est pas vraiment un rappelle le film Garde à vue de Claude Miller. En fait, on n'en est loin.
Ce dernier film qui regorge de dialogues à la Pierre Dac et de situations absurdes est un hommage au cinéma populaire hexagonal des années soixante-dix. Même l'affiche est un clin d'oeil aux productions René Chateau de l'époque. Au passage, le réalisateur dresse une galerie de personnages savoureux à commencer par le commissaire (Benoit Poelvoorde), Philippe son adjoint pas très malin (Marc Fraize), "expert" en trigonométrie, mais soupçonneux auquel il manque un oeil ou sa femme (Anais Demoustier) affublée pour l'occasion d'une perruque choucroute afro style années soixante dix qui répète toutes les trois secondes "C'est pour ça".
Il y a dans l'ambiance décalée du film quelque chose d'ubuesque et du comique franco belge. L'issue du film lorgne quant à elle du coté de Bunuel, d'Orson Welles et de Kafka.
Fugain va t-il être libéré?
Fugain (Grégoire Ludig) est contre son gré le "sparring partner" du commissaire pendant toute cette soirée. Avec son look qui rappelle vaguement Borat et sa naiveté qui n'a d'égal que son innocence, Fugain vient compléter cette histoire "perchée" à tous les niveaux. La fin du film qui est complètement inattendue lui réserve encore bien des surprises...
A priori, Au poste devrait ravir les amateurs du cinéma déjanté de Quentin Dupieux et peut être même élargir son audience....
Ma note: 6/10