Adieu
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Dès les premières secondes le ton est donné, Au Revoir Là-Haut sera un film à la mise en scène magnifique et aux décors majestueux.
Car ce qui saute directement aux yeux c'est la réalisation, les reconstitutions de Paris sont sublimes, les plans séquences s'enchaînent avec une fluidité parfaite et tout l'univers excentrique apporté par Edouart Péricourt (Nahuel Perez Biscayart) et ses masques sublimes nous offrent une touche originale et authentique au film, tout comme le grain particulier ajouté à l'image qui donne la sensation de revoir des documentaires recolorisés de la guerre de 14.
Dans cette adaptation du roman de Pierre Lemaitre (que je n'ai pas lu donc pas question ici de comparer), Albert Dupontel déjà pilier du cinéma et de l'humour français nous parle d'un sujet difficile, celui des gueules cassées de la Grande Guerre et de la dure vie après armistice pour certains soldats.
On fait alors la rencontre d'Albert Maillard (Albert Dupontel), narrateur de l'histoire qui nous parle avec son propre ressenti de ce qu'est la guerre et de la façon dont il a (sur)vécu après l'armistice avec la compagnie d'Edouard Péricourt, un camarade de tranchée rentrer avec le visage défigurer comme de nombreuses gueules cassées de cette époque. Autant dire que le sujet ne prête pas à rire, et pourtant…
Car s'il y'a bien quelque chose que maîtrise Dupontel c'est l'humour, et il ne se prive pas ici de le mettre en avant, par petites touches bien sentis, parfois d'humour noir, parfois d'humour touchant, mais toujours mis en décalage avec le ton plus sérieux et dur du film.
Dupontel filme alors ceux pour qui la vie n'a pas laissée beaucoup de chance et met en image une satire de cette société où les arnaques sont devenues beaucoup trop courante, l'arnaque de la guerre qui a détruit ces personnages, l'arnaque des puissants comme Henri Pradelle (Laurent Lafitte), personnage horrible, prétentieux et manipulateur, mais surtout l'arnaque des "petits" qui prendront alors leurs revanches sur les crasses qu'ils ont subi, passant de chômeurs des quartiers malfamés à bourgeois parisien amateur de soirées décomplexées.
Le tout dans une histoire intelligemment racontée dans laquelle les personnages aussi bien principaux que secondaire possèdent un background et un traitement particulier et personnel, on pense par exemple à la petite Louise (Heloïse Balster), au père Péricourt (Niels Arestrup) ou encore à Pauline (Mélanie Thierry), qui sont tous des personnages ayant, à leur façon, eux aussi été victimes de la guerre.
Au Revoir Là-Haut est une histoire d'honneur, d'arnaque, de conflit de famille et même de vengeance, une envolée poétique et onirique à l'imagerie et décors sublimes, aussi bien drôle que très émouvant et d'une élégante justesse.
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le 21 sept. 2017
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2 commentaires
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