Édouard au visage d'argent
1ère guerre mondiale : Albert et Édouard, 2 poilus soldats sortent traumatisés et avec de profondes séquelles : Albert laissé pour mort et Édouard défiguré par un obus. Le lieutenant Pradelle leur supérieur s'avère être responsable de cette situation. En 1920, les deux survivants décident de monter une arnaque en vendant des monuments funéraires fictifs. L'une de leurs victimes s'avère être le propre père d'Edouard qui rejetait le talent de dessinateur de son fils. Et Pradelle croit pouvoir effacer ses actes. Mais il est des dettes indélébiles.
En 2013, en écrivant cette fiction respectant pourtant tellement l'aspect historique, Pierre Lemaitre crée un ouvrage des plus bouleversants sur la frontière entre le politiquement incorrect et la méprise pure en se servant ici de deux soldats aux origines de vie opposées: l'un comptable, l'autre artiste, que seul un conflit de cette ampleur pouvait se faire rencontrer.
Albert Dupontel, présent à la fin de la séance, releva la volonté de vouloir respecter l'œuvre de Lemaitre (co-scénariste du film) tout en y amenant sa propre touche.
Le résultat s'en ressent: telle la lecture, la vision nous immerge immédiatement un siècle plus tôt et à l'image de la séquence introductive, la virtuosité ne nous quitte pas de la première à la dernière seconde. Comme un clown triste, Dupontel nous enchante par sa perception d'Edouard (fantastique Biscayart qui avec sa performance de 120 BPM est sans conteste La révélation 2017), sa direction artistique de toute beauté et surtout, en commettant, je le cite, le parjure de modifier l'issue du récit pour le rendre bien plus optimiste que le livre (issue cinématographique approuvée du reste par Lemaitre.
Des applaudissements nourris accompagnèrent le générique de fin et cette générosité offerte illumine notre faciès.
A recommander vivement...

vincenzobino
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017

Créée

le 14 oct. 2017

Critique lue 1.9K fois

5 j'aime

4 commentaires

vincenzobino

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

5
4

D'autres avis sur Au revoir là-haut

Au revoir là-haut
Subversion
4

Adieu

À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...

le 28 oct. 2017

109 j'aime

21

Au revoir là-haut
Sergent_Pepper
6

Les rentiers de la gloire

Il a toujours été délicat de catégoriser de manière précise le cinéma d’Albert Dupontel. Si la comédie domine, le grotesque y côtoie souvent les grincements de la satire, et le baroque formaliste s’y...

le 3 nov. 2017

97 j'aime

14

Au revoir là-haut
Gwynplain
5

Les méchants sont pas gentils parce qu'ils sont très méchants

Les spectateurs français attendaient un film de ce genre depuis tellement longtemps qu’ils n’osent pas bouder leur plaisir : enfin un film ambitieux où les 17 millions d’euros de budget se voient à...

le 31 oct. 2017

79 j'aime

22

Du même critique

Oppenheimer
vincenzobino
9

La bombe humaine

La bombe humaine 1945: les Etats-Unis ont mis fin à la seconde guerre mondiale en larguant des bombes atomiques sur le Japon. Ces armes de destruction massives ont été élaborées à partir de Robert...

le 19 juil. 2023

32 j'aime

4

Ferrari
vincenzobino
8

Le pigeon et le vautour

Le pigeon et le vautour 1957: Enzo Ferrari est en pleine crise : entre son entreprise éponyme qu’un prêt pourrait couler, son épouse Laura découvrant sa relation extra-conjuguai avec Lina, d’où...

le 27 déc. 2023

30 j'aime

5

Sale temps à l'hôtel El Royale
vincenzobino
9

La ligne rouge

La ligne rouge L'hôtel El Royale est situé sur la frontière Nevada-Californie. Mettez-y un prêtre, un agent de la CIA, une chanteuse exploitée, une femme en ayant kidnappé une autre ainsi que le...

le 2 nov. 2018

30 j'aime

3