Adieu
À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...
Par
le 28 oct. 2017
109 j'aime
21
On l'a toujours su, Albert Dupontel est un homme qui a énormément de talent. Avec Au Revoir là haut on ne peut que le confirmer. Même plus que ça à vrai dire.
Adapté du chef d'oeuvre littéraire de Pierre Lemaitre recompensé par le prix Goncourt 2013, ce film est une grande réussite. C'est une oeuvre sublime, poétique, émouvante mais aussi drôle.
Le film, tout comme le livre bien évidemment, raconte l'histoire de deux amis qui se sont rencontrés pendant la première guerre mondiale. Lors d'un ultime assaut avant l'armistice, l'un des deux, Edouard, est touché par un obus et gravement défiguré. Albert, l'autre ami, décide alors d'héberger Edouard, de le déclarer mort et de lui construire une nouvelle identité sous la volonté de ce dernier, par peur du regard de sa famille. Se fabriquant des masques tous plus sublimes les uns que les autres (mais nous y reviendrons), Edouard décide de monter une arnaque : vendre des monuments au morts sans les fabriquer et partir avec l'argent. Cependant, tout ne se passera pas tout à fait comme prévu.
Le film bénéficie d'une réalisation excessivement bien travaillée, à savoir de nombreux plans séquences qui donnent une certaine fluidité aux scènes, des plans relevants du génie (on retiendra surtout les plans en vue du dessus, remarquables) qui donnent une dimension bien particulière et assez unique au film, ainsi qu'une séquence introductive impressionnante et travaillée jusqu'au moindre détail. Les quelques utilisations d'un procédé de courte focale sont plutôt intéressantes également.
De plus, on sent que Dupontel a disposé de moyens gigantesques, lorsque l'on observe les nombreux costumes, figurants et décors pour recréer le mieux l'ambiance de l'époque, et c'est plus que réussi.
Pour justement parler des costumes : ceux ci sont absolument sublimes. En effet, les différents masques portés par Edouard ont été soignés jusqu'au moindres détails, et retranscrivent à la perfection les différentes émotions du personnage. On retiendra tout particulièrement le masque bleu porté au début du film ainsi que le masque au bec d'oiseau, mais tous sont à retenir.
Le jeu d'acteur est également parfait. Albert Dupontel, en plus d'avoir réalisé le film, semble s'être énormément investi dans son rôle...d'Albert justement. Comme à son habitude, son personnage est assez singulier et farfelu, un rôle fait pour lui en somme. Nahuel Pérez Biscayart est quand à lui également incroyable. Effectivement, jouant le rôle d'Edouard le défiguré, tout son jeu repose sur le regard et les gestes, et il le fait sacrément bien. Il peut sans problème, avec en plus sa prestation remarqué dans 120 Battements par minutes, prétendre au César du meilleur espoir masculin.
Laurent Laffitte, comme à chaque fois, joue parfaitement les crapules de premier ordre, ici un colonel de guerre et homme d'affaires impitoyable. Niels Arestrup à un jeu d'une grande justesse, dans le rôle du père du jeune soldat défiguré. Les seconds roles féminins, à savoir Emilie Dequenne et Mélanie Thierry sont également très bonnes. On peut également souligner la prestation de la jeune Heloïse Balster, ainsi que celle de Kyan Khojandi, toujours sympathique.
Pour résumer, Albert Dupontel tient ici son grand film, où les émotions sont superbement retranscrites (notamment lors d'une scène à la fin, les personnes ayant vu le film comprendront) et les visuels somptueux. Doté d'un jeu d'acteur remarquable et d'une bande originale très belle, ce film est, malgré les quelques modifications, l'adaptation rêvée du roman de Pierre Lemaitre.
Un coup de coeur.
8 / 10
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Meilleurs films de 2017 et Les meilleurs films de 2017
Créée
le 26 oct. 2017
Critique lue 687 fois
6 j'aime
D'autres avis sur Au revoir là-haut
À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...
Par
le 28 oct. 2017
109 j'aime
21
Il a toujours été délicat de catégoriser de manière précise le cinéma d’Albert Dupontel. Si la comédie domine, le grotesque y côtoie souvent les grincements de la satire, et le baroque formaliste s’y...
le 3 nov. 2017
97 j'aime
14
Les spectateurs français attendaient un film de ce genre depuis tellement longtemps qu’ils n’osent pas bouder leur plaisir : enfin un film ambitieux où les 17 millions d’euros de budget se voient à...
Par
le 31 oct. 2017
80 j'aime
22
Du même critique
The Zookeper's Wife est un film encore inédit en France, je trouve ça tellement dommage... C'est un film magnifique, profond et grave. Le film, tiré d'une histoire vraie, raconte comment un gardien...
le 29 juil. 2017
4 j'aime
Aaaah Dix Pour Cent... On peut dire que je l'aime cette série. Elle est pour moi en tous points parfaite. Je vous explique pourquoi. Voyez-vous, j'aime le cinéma. Et Dix pour cent est une série qui...
le 28 juil. 2017
4 j'aime
Cette critique contiendra quelques spoilers. Pour ma part, Colossal est une vraie réussite. Subissant l'injustice de ne pas être distribué en salle, du moins en France, il n'est donc disponible...
le 1 août 2017
3 j'aime
2