Cette critique contiendra quelques spoilers.
Pour ma part, Colossal est une vraie réussite. Subissant l'injustice de ne pas être distribué en salle, du moins en France, il n'est donc disponible qu'en E-Cinéma ou en téléchargement. Le film part vraiment d'une idée très originale. Il raconte comment Gloria, jeune femme récemment séparée, fauchée et alcoolique va découvrir qu'elle est en connexion directe avec un monstre gigantesque qui ravage Séoul, en Corée du Sud.
Colossal est un film qui regorge de bonnes idées.
D'abord, la réalisation est intelligente, alternant entre style de mise en scène de comédie américaine lambda (lorsque l'on suit les différentes mésaventures de Gloria) et un style reconnaissable dans les blockbusters a gros budget (lorsque l'on voit le monstre). On a souvent l'impression de visionner deux films complètement différents d'un moment à un autre du long-métrage. De plus, les effets visuels sont très réussis ! Certains critiques pointilleux diront que le réalisateur s'est grandement inspiré du récent Pacific Rim. Oui, c'est flagrant, mais peu dérangeant compte tenu du propos du film, qui lui est complètement différent. Autre point fort du film, le duo d'acteurs principaux est réjouissant ! Anne Hathaway est très bonne et joue a merveille les différents comportements de l'héroïne, et Jason Sudeikis est lui aussi très bon dans son rôle. On notera la présence de seconds rôles de premier choix tels que Tim Blake Nelson ou encore Dan Stevens, vu dans La Belle et la Bête.
Pendant toute sa première partie, le film dénonce sévèrement les ravages de l'alcoolisme, et l'impact qu'il peut avoir sur l'organisme ainsi que sur l'entourage des personnes touchées. Par le bais des différentes attaques du monstre, l'alcoolisme est montré comme un fléau, responsable de la mort de centaines de personnes, du au manque d'attention et aux actions peu réfléchies de l'héroïne.
Gloria prend vite conscience de ses erreurs et décide d'arrêter de boire, le monstre apparaissant désormais comme un sauveur face à l'apparition d'un antagoniste venu à son tour ravager la ville. Attention léger spoiler, l'antagoniste est lui même controlé par une personne subissant les effets de l'alcool. Encore un moyen de dénoncer la consommation et de montrer les bienfaits de la stopper.
Dans sa seconde partie, le film délaisse quelque peu son coté moralisateur et dénonciateur pour se concentrer sur l'origine du phénomène. Alors qu'on pourrais s'attendre à quelque chose d'assez complexe, il ne s'agit à l'origine que d'une simple querelle d'enfance. Une situation quelque peu originale et assez intelligente, car le scénario ne cherche ainsi pas à nous perde dans des explications compliquées et inutiles.
Cependant, le dernier acte est beaucoup plus classique et nous laisse sur notre faim. Au vu du reste du film, on était en droit d'attendre quelque chose de bien plus original. Mais cela n'a tout de même pas entaché le plaisir que m'a procuré le visionnage du film. Car oui le film possède également quelques scènes qui font sourire, comme lorsque Gloria fait danser le monstre pour prouver à sa bande d'amis que c'est elle qui le contrôle.
Pour résumer, Colossal est un film intelligent qui garde une dimension comique, mais avec un coté sombre dénonçant des thématiques graves. Une petite pépite encore une fois passée inaperçue... Dommage
Je le recommande grandement !
7 / 10