Après avoir été professeur de mathématiques durant plusieurs années, Jean Brismée se passionne pour le cinéma et ses dérivés. Il signe de nombreux documentaires pour la télévision avant de se lancer en 1971 dans sa première réalisation cinéma. Un film de genre, hérité du cinéma gothique, avec une coproduction belgo-italienne et l’appui technique d’André Hunebelle. Un attelage évidemment complètement baroque qui débouche sur cet OVNI un peu particulier qui connaît les rouages du cinéma d’exploitation. Avec en tête d’affiche la sublime Erika Blanc, grande habituée du cinéma de genre italien, et un scénario qui évoque autant la Hammer que le cinéma de Jean Rollin, le film s’attache à installer un climat à la fois inquiétant et onirique. Après une ouverture annoncée comme glaçante (un père tue son bébé avec une dague dans son couffin) mais complètement ratée en raison d’un contexte de guerre pire que maladroit, le début du film se révèle plus habile. Les personnages sont bien croqués et l’atmosphère du château habilement mise en scène.


Le film est alors traversé de séquences qui font mouche (la partie d’échecs sous les yeux d’Erika Blanc) ou complètement ratées (l’interminable scène saphique totalement gratuite), mais surtout, il est marqué par un scénario qui s’intéresse davantage à l’atmosphère qu’au récit à proprement dit. Aussi, au bout d’une heure de pellicule, il ne s’est toujours rien passé et il faut attendre la toute dernière ligne droite pour voir la succube passer à l’action. L’originalité de ses méfaits est qu’elle les commet au regard des sept péchés capitaux. On est bien loin d’affirmer que cette petite production maladroite a inspiré Seven mais le scénario contient à cet endroit une véritable plus-value. Dans cette dernière ligne droite, les meurtres ont une certaine efficacité même si quelques séquences font preuve d’une grande maladresse. Si on ajoute la trombine improbable de Daniel Emilfork dans le rôle du diable en personne, on tient un final, certes sans surprise, mais globalement bien maîtrisé.


Oscillant entre de belles séquences de série B et des passage plus critiques à gravir, le résultat, s’il n’a rien de déshonorant, a tout de l’œuvre maladroite. Jean Brismée pioche dans les œuvres anglaises et italiennes du cinéma gothique et livre un univers qui lui est propre, baroque à souhait avec certains de ses personnages et terriblement érotique par la présence maléfique d’Erika Blanc qui emporte tout sur son passage. L’ensemble est trop bancal pour emporter l’adhésion mais cela reste une véritable curiosité.


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le 5 juil. 2024

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PIAS

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