Unique apparition de George Lazenby dans le rôle de l'agent secret. En effet, pour la petite histoire, Sean Connery voulait passer à autre chose que le rôle de 007 et George Lazenby, n'ayant pas convaincu le public, rompit son contrat... Et c'est bien dommage, parce qu'il n'a pas la classe ou la spontanéité de son prédécesseur, le mannequin australien a le mérite de correctement remplir ses obligations : charmeur, virulent, tendre et castagneur, l'agent secret britannique est au meilleur de sa forme.
Le scénario s'avère quant à lui excellent, bien moins fantasque que son prédécesseur On ne vit que deux fois, où Bond s'infiltre dans une maison de repos des Alpes en se faisant passer pour un généalogiste. Son but, outre draguer la multitude de filles présentes dans l'établissement : déjouer les plans de son ennemi juré Blofeld, ici campé par le génial Telly Savalas, qui pour le coup a changé d'apparence (une pirouette scénaristique navrante cependant).
Mis en scène par le nouveau venu Peter Hunt, le film reste efficace, avec ce qu'il faut d'humour, d'action, de romance et de révélations pour ne jamais perdre son spectateur. On pourra bien entendu regretter quelques effets datés (notamment sur les bastons accélérées en post-prod) ou le jeu pas toujours finaud de Lazenby mais, fort de séquences d'anthologie comme la course-poursuite en ski dans la neige ou le final en bobsleighs et surtout d'un scénario en béton réservant une surprise finale inattendue, Au service secret de Sa Majesté montre un Bond différent sous toutes les formes et c'est peut-être ça qui en fait un excellent épisode à ranger parmi les meilleurs de la saga.