Bon, je l'ai enfin vu, ce fameux Bond du passage de témoin.
J'imagine qu'il faut commencer par se prononcer sur Lazenby. Ben il fait bien le job, même s'il aime visiblement moins montrer son torse que Connery. Pour cet épisode de transition, du coup, on se repose un peu plus sur Q, M et Monnypenny, qui deviennent des garants de continuité, quitte à devenir des sortes de gimmicks. Evidemment on joue un peu avec le spectateur : la scène d'introduction retarde le moment où apparaît le visage du nouveau Bond.
Il y a moins de gadgets, plus de castagne et d'activité sportive. Bond a une romance avec la fille d'un baron du crime corse, Draco, qui voudrait faire de lui son gendre. Oui c'est improbable. Le début a un côté très "Chapeau melon et bottes de cuir". Un côté élégant-stylisé-absurde.
La plus grande réussite du film est l'atmosphère de la station de montagne isolée, reliée seulement par un téléphérique, qui sert de nouvelle base à Blofeld, ou plutôt Bleuchamp.
Le film a quand même un rythme très inégal, avec des plages d'ennui incluant une partie de curling et des conversations au coin du feu. Et puis, au début et à la fin, au contraire, c'est frénétique, voire un peu répétitif tant James enchaîne les mandales/prouesses physiques. Les scènes de ski en transparence sont ringardes, comme toujours à l'époque.Après j'imagine que les paysages enneigés c'est un cauchemar en termes de continuité d'éclairage.
La résolution est quand même assez heurtée : l'assaut de la base est quand même une stratégie très bourrine, et on ne voit rien des fameuses jeunes filles porteuses du virus mortel qu'il faut retrouver.
La romance, elle, est réussie, et la séquence finale est assez unique dans la saga. Il faut dire que Diana Rigg est une actrice qui ne résume pas à sa plastique et a beaucoup de caractère.
C'est un James Bond honnête, un peu atypique. L'atmosphère aérienne propre aux sommets des Alpes est chouette, les scènes d'action pas du tout.