Hé ouais, avant le maniéré puis le blond, il y eut l'australien Au Service Secret de sa Majesté...
Peter Hunt pour sa première et dernière réalisation bondienne aura donc hérité pour remplaçant de l'illustre Sean Connery un certain George Lazenby. Et je dois bien admettre que ce grand brun - pas très sexy et encore moins beau gosse pour ce rôle - s'avère bon acteur dans l'ensemble... D'ailleurs, le début du film m'a relativement plu : le réalisateur imprime d'emblée sa patte poétique au visuel, usant de jeux de lumières intéressants au cours d'abord d'un suicide "manqué", puis d'un générique tout en retenue et récapitulatif, de qualité.
Malheureusement, cet aspect poétique qu'on ne retrouvera pas très souvent dans la saga sera poussé jusqu'à l'ultra-romantisme, avec un James Bond tombant raide dingue de cette fille compliquée, pour ne pas dire chieuse (Diana Rigg) ; la fille d'un parrain corse à qui il finira même par demander sa main... Il y aura d'ailleurs au milieu du film un morceau romantique et une séquence totalement improbables qui, je suis beau joueur, seront loin d'être déplaisants. Mais perso, c'est pas mon truc. Je préfère le James Bond macho, solitaire et inaccessible. Pas celui qui aime à se trimballer en chemise à frous-frous...
Mais avant la belle union, on enverra James Bond à la neige. Et suite à un joli premier survol des sommets alpins, l'agent double se retrouvera affublé d'un costume écossais aussi ridicule qu'amusant, au beau milieu d'une sorte d'élevage de jolies bécasses (je suis désolé mais elles sont vraiment cruches, quoi...), jusqu'à ce qu'il commande... un whisky !?! Oui, un whisky... Mais où est donc passée la vodka-martini au shaker ???
Enfin, James s'adonnera à une séance de curling... Ok, on ne se prend pas au sérieux dans cet épisode, m'enfin voilà quoi...
L'intrigue m'a d'ailleurs trop vite désintéressé. Et puis il y a ces cascades plus improbables les unes que les autres, sur un téléphérique, à ski, ou en bobsleigh, qui ont très mal vieillies, même si elles redonnent un peu de rythme à l'ensemble. En plus il y a tout un tas de faux-raccords, même sur des scènes peu épiques. Et si l'ambiance "sports d'hiver" a au moins le mérite de l'originalité, je me suis globalement ennuyé durant toute cette seconde partie, longue, très longue, trop longue...
Alors heureusement qu'il y a deux-trois bonnes idées dans le tas, comme le canon à neige ! ^^