Close Up reste ma découverte du cinéaste, dans sa technique narrative mélangeant la fiction au réel mais le cinéaste est toujours percutant sur le portrait de son pays. Un coup de cœur pour l'acteur Hossein Rezaï et pour ses autres métrages, le naturel de ses jeunes acteurs.
Indéniablement le cinéma de Kariostami est poétique et social, bien souvent métaphorique, parfois à la limite de l'ennui, tant ses chemins de traverse usent de lenteur, pour nous brosser l'Iran et ses habitants.
On y retrouve au fil des métrages, les mêmes décors avec ces chemins routiers poussiéreux qui serpentent le long de paysages grandioses et désolés, cette redondance et répétition entre les protagonistes, ces dialogues de sourds, ces échanges particuliers, entre didactisme et logique sans faille, la réalité d'un quotidien pesant à la nécessité de modernité, et ce fossé entre ville et campagne, entre hommes et femmes, entre enfants et l'autorité. Que ce soit le conte initiatique pour Où est la maison de mon ami ? la réalité dramatique d'un tremblement de terre qui se conjugue avec quelques touches d'humour, avec Et la vie continue, complété par un aspect plus délétère dans Le goût de la cerise, ou ici, la fiction documentaire, Kariostami fait part de bienveillance à l'égard de ses personnages, pour marquer la condition de ceux soumis à une société traditionnelle et à la misère sociale. On termine les portraits avec Et le vent nous emportera pour une ode à la vie, à la solidarité et à l'empathie.