Nouvelle production Netflix, Aucun Homme ni Dieu raconte la double histoire en Alaska d’un expert en loups engagé pour retrouver la bête qui a enlevé un petit garçon, et du père en quête de vengeance.
La réalisation de Jeremy Saulnier, très maîtrisée, joue beaucoup sur les contrastes —le blanc de la neige contre le noir de la nuit, ce qui colle bien au titre anglais Hold the Dark—. Cela donne de beaux plans, soit en clair-obscur, soit avec les silhouettes des acteurs qui se découpent en contre jour. L’ambiance rendue est réussie, nous fait ressentir le froid de l’Alaska et sert bien la fibre mystique du film. On louera également la prise son, très propre, qui combinée à une bande son efficace renforce cette la mise en scène oppressante.
Les acteurs sont bons, même si Jeffrey Wright et Alexander Skarsgard se cantonnent à une ou deux —justes— expressions faciales.
Là où le film pêche un peu est dans son scénario, je trouve —à noter qu’il s’agit d’une adaptation du livre du même nom par William Giraldi—. La structure narrative perd un peu en force en se diluant sur deux histoires aux genres différents : d’un côté l’enquête, de l’autre le slasher. Mais surtout la fin est décevante, posant bien plus de questions qu’elle n’en résout, et ne laissant pas de nouvelles pièces pour nous laisser reconstituer le puzzle. La fibre mystique clairement assumée en devient un peu cheap. Dommage, car c’est cette sensation qui persiste après le visionnage, d’où une note de seulement 6/10 malgré beaucoup de qualités.
Bref Aucun Homme ni Dieu est un film de bonne facture, même si desservi par sa structure narrative et par une fin pas à la hauteur. Dans le même genre, on recommandera le très bon Insomnia de Nolan.