De l'autre côté
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Il s'agit avant tout d'un documentaire avec quelques éléments de fiction. Cette oeuvre est une grande mise en abime dans laquelle Panahi se filme en train de mettre en scène des acteurs. On pense au début voir une scène réelle, alors même qu'il s'agit d'une vidéo qu'est en train de regarder Panahi à distance, à la manière de Caché d'Haneke.
Tout le film va osciller entre réalité et fiction. On sait que le réalisateur est en train de tourner Sans Ours tout en étant surveillé par l'Etat, alors on se demande toujours s'il ne va pas se faire prendre en train de faire semblant de se faire prendre.
Cela n'empêche nullement Panahi de documenter le pays, et plus particulièrement le lieu dans lequel il s'est reclus. Ce village est, comme la plupart des communautés rurales du monde, composé d'une tolérance de facade qui se voit rapidement mise en péril dès qu'un membre ou un invité vient en perturber l'équilibre. Ici, Panahi se voit au centre d'une affaire de mariage arrangé dont les habitants lui laissent un choix : permettre ou empêcher ce mariage. Enfin, peut-être que Panahi n'a effectivement pas pris ce couple en photo et le village est pris d'un délire paranoïaque ? On ne le saura pas vraiment.
Toutefois, cela permet au réalisateur de montrer diverses formes d'intolérance que connait son pays (et qui vaut ailleurs) : "A la ville, vous devez affronter les autorités. Au village, vous devez affronter les superstitions".
Créée
le 4 déc. 2022
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