Décors subtils, mise en scène fébrile

Augustine, reconstitution historique des débuts de la médecine, et réflexion sur la folie et le désir plus que sur la discipline scientifique. De par son titre, on suppose une omniprésence de son personnage principal, anti-héroïne modeste et discrète. Sauf que, là est l'embarras, malgré la volonté de la réalisatrice de donner du relief à son personnage, Augustine ne s'incarne pas. Les péripéties glissent sur elle, comme sur le spectateur, qui reste imperméable à toute compassion pour la pauvre jeune fille.
Néanmoins, de l'image plus que des acteurs donc, émerge l'émotion, liée à l'admirable soin apporté à la reconstitution des décors, de la ville, des costumes, du discours propres à la fin XIXème.
A déplorer cependant, l'atermoiement de la réalisatrice à montrer ce qui se verra être la concrétisation de l'aventure entre le médecin et sa patiente. Le schéma perpétuel de la relation entre deux êtres que tout oppose est prévisible dès les premières minutes, en cela l'histoire n'a plus grand intérêt.
Malgré son esthétique qui restitue les atmosphères tantôt froides ou feutrées, le film reste bancal sur le fond même, celui d'un désir destructeur qui ne suffit pas à faire s'élever le récit.
CamilleDlc
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le 6 janv. 2013

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CamilleDlc

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