Du don de soi
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le 3 janv. 2015
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Hormis un jeu d’acteurs plutôt convaincant par moments et un concept scénaristique initial très original qui peuvent justifier la clémence de ma note, je trouve que le long métrage perd grandement en intérêt dans la mesure où ce qui devrait constituer à mon sens le climax de l’œuvre est révélé au public extrêmement tôt voire spoilé dès la lecture du synopsis (merci Disney +) et ce, même si c'est manifestement un partis pris délibéré de la part de Mark Romanek.
J’ose affirmer qu’il y avait du potentiel pour un film qui reste gravé dans les mémoires si le ressort du clonage comme panacée aux problèmes de dons d'organe en faveur des "originaux" nous avait été divulgué à l'excipit.
La métaphore filée de porcs qu’on élève et qui sont destinés à l’abattoir (l’être humain réduit à sa seule enveloppe charnelle dénuée de tout sentiment et de tout attachement) au cœur de l’intrigue est sapée par une révélation beaucoup trop précoce.
Concentrons-nous néanmoins sur les points positifs. L’ambiance de l’internat sous un joug matriarcal impitoyable du début est rendue de manière plutôt efficace avec un parfum de l’Angleterre victorienne qui nous rappelle Oliver Twist. Les relations émergentes entre les trois protagonistes s’inscrivent assez bien dans ce cadre empreint de sévérité et d’intransigeance.
Cependant, le temps manque pour développer suffisamment les sentiments contradictoires que ressentent les uns et des autres face à l’inéluctable s’approchant. Tout s’enchaine donc sans surprise de l’internat jusqu’aux hôpitaux de prélèvement d’organes en passant par l’étape intermédiaire du countryside. Les quelques moments de grande émotion ou de tendresse ne parviennent pas vraiment à relancer l’intérêt du scénario qui souffre d’avoir déjà tout donné à l’image d’un arbre dont on aurait au préalable prélevé toute la sève.
Mon conseil : essayer dans la mesure du possible de vous plonger dans le film sans n’avoir rien lu ou regardé auparavant à son sujet pour en garder le maximum d’intérêt (voire même éviter de lire les tableaux contextuels du début).
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Créée
le 18 nov. 2024
Critique lue 2 fois
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