"Je ne t’aime pas c’est tout. C’est chimique et épidermique. Alors tiens-toi loin de moi."
Je me demande encore comment un tel film peut bénéficier d’une si bonne moyenne spectateur. Comment il est possible de déceler des éléments attractifs dans cette interminable œuvre ? Honnêtement, je suis incapable de me trouver objective face à un tel vide scénaristique et artistique.
« Aurora » est un film long. Long du fait de sa durée totale avoisinant les trois heures, mais également à cause de son intrigue. Il se passe peu de choses dans la vie de Viorel. Je me suis ennuyée fermement.
Le protagoniste principal est morne et usé, tout comme la photographie du film, sans intérêt avec ses ternes nuances de triste gris. La mise en scène de l’acteur/réalisateur Cristi Puiu est sobre et efficace, mais ne permet malheureusement pas de gommer les défauts les plus flagrants de l’œuvre. En plus du manque d’étapes clés dans la descente aux enfers de Viorel, je ne peux que regretter l’étrange traitement réservé aux personnages. Viorel est avare en dialogues, ses motivations sont floues. Il pèse, tout comme la plupart des protagonistes croisant son chemin, (bien trop) longuement ses mots avant de répondre ; même dans le cas où la réponse n’est qu’un simple "oui". Cela donne l’impression que les personnages vivent en dehors d’eux-mêmes, comme s’ils subissaient leur vie sans la volonté de changer. Les personnages ne sont ainsi pas intéressants car profondément indéchiffrables. Ils en deviennent même incompréhensibles. La scène de fin, où Viorel se rend au poste de police, n’a alors aucun impact, puisqu’aucune empathie ne s’est liée entre le spectateur et le héros.
En bref, ni l’intrigue, ni les dialogues, ni les personnages ne m’ont captivée. Je crois que je tiens là les trois heures les plus longues de ma vie !