C'est une superproduction à la française, l'ambitieux projet d'un cinéaste sur le retour, tellement ambitieux qu'il a causé, apprend-on, la faillite des producteurs. (a posteriori, on comprend mieux cette séquence du sacre de Napoléon qui semblait si étrange, occulté et évoqué indirectement: une mesure d'économie)

La bataille d'Austerlitz, dont Abel Gance détaille par le menu la stratégie et à travers laquelle il loue la science militaire de Napoléon, occupe en réalité la seconde partie de ce long film. Elle n'est pas tant spectaculaire (faute de moyens, sans doute, le cinéaste s'en tient à des scènes de bataille sans réelle envergure) que pimpante, avec cette multitude bariolée d'uniformes.

La première partie du film raconte deux années du règne, à cheval sur le Consulat et l'Empire, la fragile paix d'Amiens, l'exécution du Duc d'Enghien, le sacre de l'Empereur, et s'impose comme le portrait subjectif du personnage fétiche de Gance. On y découvre un Napoléon Bonaparte ombrageux et coléreux, un chef politique et militaire impétueux mais avisé, incarné par un Pierre Mondy qui sera bientôt plus connu pour ses compositions de français moyen que pour celles de légendes historiques!

Par son défilé de vedettes internationales, par sa conception à partir d'anecdotes connues ou non, le film n'est pas sans rappeler, dans sa première partie, le style des chroniques historiques de Sacha Guitry. En moins spirituel. "Austerlitz" témoigne de l'admiration de Gance pour Napoléon, sur le visage triomphant duquel, Marseillaise à l'appui, se dénoue un film d'essence patriotique.

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le 17 oct. 2024

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