Vers sa destinée
En 1960, Abel Gance n'est plus le cinéaste qui a tant innové durant la période du muet, avec comme point d'orgue son Napoléon de plus de 5 heures qu'il a retravaillé à quelques reprises (1935 avec...
le 4 janv. 2024
10 j'aime
8
C'est une superproduction à la française, l'ambitieux projet d'un cinéaste sur le retour, tellement ambitieux qu'il a causé, apprend-on, la faillite des producteurs. (a posteriori, on comprend mieux cette séquence du sacre de Napoléon qui semblait si étrange, occulté et évoqué indirectement: une mesure d'économie)
La bataille d'Austerlitz, dont Abel Gance détaille par le menu la stratégie et à travers laquelle il loue la science militaire de Napoléon, occupe en réalité la seconde partie de ce long film. Elle n'est pas tant spectaculaire (faute de moyens, sans doute, le cinéaste s'en tient à des scènes de bataille sans réelle envergure) que pimpante, avec cette multitude bariolée d'uniformes.
La première partie du film raconte deux années du règne, à cheval sur le Consulat et l'Empire, la fragile paix d'Amiens, l'exécution du Duc d'Enghien, le sacre de l'Empereur, et s'impose comme le portrait subjectif du personnage fétiche de Gance. On y découvre un Napoléon Bonaparte ombrageux et coléreux, un chef politique et militaire impétueux mais avisé, incarné par un Pierre Mondy qui sera bientôt plus connu pour ses compositions de français moyen que pour celles de légendes historiques!
Par son défilé de vedettes internationales, par sa conception à partir d'anecdotes connues ou non, le film n'est pas sans rappeler, dans sa première partie, le style des chroniques historiques de Sacha Guitry. En moins spirituel. "Austerlitz" témoigne de l'admiration de Gance pour Napoléon, sur le visage triomphant duquel, Marseillaise à l'appui, se dénoue un film d'essence patriotique.
Créée
le 17 oct. 2024
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Austerlitz
En 1960, Abel Gance n'est plus le cinéaste qui a tant innové durant la période du muet, avec comme point d'orgue son Napoléon de plus de 5 heures qu'il a retravaillé à quelques reprises (1935 avec...
le 4 janv. 2024
10 j'aime
8
166 minutes et on ne s'ennuie pas une seconde, même si la première partie présente un aspect théâtral, il n'y aucun temps mort. Gance a choisi de desolenniser les scènes, rendant ainsi plus humains...
Par
le 29 mai 2022
6 j'aime
3
Les cinéphiles et les amateurs du Premier Empire se plaignent souvent que Napoléon Bonaparte est un personnage sous-traité par le cinéma. En effet, le sujet est peu exploité, au regard de l'énorme...
Par
le 26 sept. 2022
5 j'aime
3
Du même critique
Claude Chabrol tourne une parodie d'espionnage avec la désinvolture qu'il met habituellement à la réalisation de ses films de commande. De fait, les aventures de Marie-Chantal, quoiqu'on y trouve...
le 20 oct. 2024
2 j'aime
Incontestablement, René Clément a su donner de la rigueur à ce drame sentimental classique, à cet adultère d'un jour entre une bourgeoise lassée et un séducteur cynique. Il est vrai également que le...
le 20 oct. 2024
2 j'aime
Le début du film est plutôt finaud et les dialogues bien ciselés, qui présentent Louis, avocat "junior" dans un cabinet où il est comme un stagiaire transparent. Jusqu'au jour où ses compétences et...
le 15 oct. 2024
2 j'aime