Groovy, baby !
Acteur mais aussi scénariste, Mike Myers écrit cette farce délirante et parfois indigeste, hommage très "groovy" à l'esprit "Carnaby Street" du Swinging London des sixties et des séries TV de...
Par
le 25 mars 2017
18 j'aime
11
Les années 60 et 70 passées à la moulinette par Mike Myers donnèrent Austin Powers: International Man of Mystery, long-métrage ayant marqué la fin des années 90 et au-delà, deux suites s’ensuivant. Une somme de marqueurs générationnels donc, gage de souvenirs mémorables confinant au nostalgique, bien qu’un nouvel et récent visionnage ne remette bien des choses en perspective : tant de bouffonneries, aussi jouasses soient-elles, ont forcément leurs limites.
Sous la plume de Myers, premier et principal instigateur de ce pastiche endiablé de décennies révolues, le film de Jay Roach demeure heureusement sympathique, le jusqu’au-boutisme de son atmosphère exacerbée et ses gags malicieux composant un divertissement aussi idiot que savoureux. Avec le recul, des irrégularités dans son efficacité ne manquent pas de s’imposer, Austin Powers payant le prix de son irrévérence constante : ses détournements s’avèrent pour l’essentiel jubilatoires, là où la verve graveleuse et bas du front d’autres séquences fonctionnent beaucoup moins aujourd’hui.
Mais cela étant assumé, comme l’illustrent « merveilleusement » bien les chicots rebutant d’Austin, le long-métrage conserve un charme atypique : entre le récit d’espionnage sacrilège, de la science-fiction de pacotille et un choc culturel central, les tribulations de l’agent secret et de son machiavélique adversaire se dévorent sans sourciller. Myers, décidément au four et au moulin, interprétera d’ailleurs ces deux antipodes : un fait dû aux circonstances mais non moins emblématique, de quoi conforter l’empreinte culte du bousin.
Recyclant à n’en plus finir les poncifs de genres et de générations si particulières, Austin Powers brille ainsi en détricotant le modèle bondien et en confrontant les mœurs et normes de temporalités profondément distinctes : un potentiel de réflexion se dessinera d’ailleurs, mais sans que le film ne pousse le développement plus loin... là n’était de toute façon pas son intention. Nous serions ainsi enclin à nous en contenter, en le prenant pour ce qu’il est : une comédie à mi-chemin entre la parodie et l’hommage, qui vieillie peut-être mieux qu’escompté.
Créée
le 18 août 2023
Critique lue 16 fois
2 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Austin Powers
Acteur mais aussi scénariste, Mike Myers écrit cette farce délirante et parfois indigeste, hommage très "groovy" à l'esprit "Carnaby Street" du Swinging London des sixties et des séries TV de...
Par
le 25 mars 2017
18 j'aime
11
(Cette critique parle des 3 films.) Austin Powers, c'est vraiment une licence que j'aurais voulu aimer, ayant adoré les No One Lives Forever. Pour ceux qui l'ignorent, NOLF est une série de jeu vidéo...
Par
le 15 janv. 2013
13 j'aime
3
J'aurais vraiment voulu aimer Austin Powers, je vous le jure. Je vis en Angleterre, j'aime le pays, les Anglais, l'humour anglais et on m'a incendié là-bas pour ne pas saisir les références...
Par
le 13 juil. 2014
11 j'aime
1
Du même critique
Voilà un film qui m’aura longuement tenté, pour finalement me laisser perplexe au possible ; beaucoup le décrivent comme cultissime, et je pense que l’on peut leur donner raison. Reste que je ne...
Par
le 16 déc. 2014
33 j'aime
Un peu comme Kaamelott avant lui, le portage du Visiteur du futur sur grand écran se frottait à l’éternel challenge des aficionados pleins d’attente : et, de l’autre côté de l’échiquier, les...
Par
le 23 août 2022
29 j'aime
Titre référence de Guy Ritchie, qui signa là un film culte, Snatch est un thriller au ton profondément humoristique ; le mélange d’humour noir à un scénario malin et bien mené convainc grandement,...
Par
le 15 déc. 2014
18 j'aime
3