A roman fleuve, film fleuve et quel film fleuve que celui qui a été le premier à rafler une dizaine d'Oscars avec son technicolor flamboyant, ses musiques sublimes et son casting hors-pair! Il est le plus gros succès cinématographique (en tenant compte de l'inflation) et pas pour rien, j'ai envie de dire...


On a là une sublime fresque historique qui nous dépeint le Old South agonisant dans la Guerre de Sécession en contraste de sa splendeur passée, que Scarlett poursuit toujours même quand elle a cessé d'exister. Tout ce film c'est la recherche de quelque chose qui a cessé d'exister ou de quelque chose qu'elle ne peut avoir avec des scènes très parlantes dans cette perspective (celle de la brume à la fin, notamment, qui est ma préférée dans cette symbolique.). En dehors de ça, ce film résonne très fortement avec la Seconde Guerre Mondiale, déclenchée quelque peu avant la sortie du film, adaptation du roman de Margaret Mitchell (1936) et qui a tout de théâtral autant par la présentation même des protagonistes au début en forme de didascalies que par les jeux, également.


Même si je vais passer mon temps à dire combien j'adore ce film, il a quand même des défauts donc son manque de nuances (comme le livre, d'ailleurs, et ça n'empêche que je l'adore aussi ^^) : il est notamment trop Pro-Sudiste donc forcément les Yankees sont a peu prés les seuls à avoir une sale image et on ne peut que avoir de l'empathie pour les Sudistes, parce qu'il est du point de sudiste en plus. Puisque ce défauts en fait une adaptation fidèle au roman d'origine, je peux passer dessus. En revanche, je trouve plus problématique les nombreuses ellipses par rapport aux nombreuses pages de l'histoire originale. Sinon, il nous plonge tellement dans ce monde Sudiste qui s'écroule que les défauts en deviennent un peu mineurs, je dois l'admettre, et je ne me lasse pas à me lasser de ses personnages simplement attachants, pour certains, ou détestables mais attachants, pour d'autres (je pense en particulier à Rhett avec son cynisme et son charme de "bad guy" qui fait tellement ce que j'aime dans ce personnage ou bien sûr à Scarlett dont j'aime détester le personnage - mais, en fait, j'apprécie beaucoup ce personnage - froidement manipulatrice et calculatrice, certaines fois, mais qui incarne le Sud et sa résistance à sa chute inévitable. Sorte de dualité, si on peut dire qui rend le personnage intéressant et ce d'autant plus qu'elle est tout le temps prise entre tellement de choses que ça prendrait du temps de les énumérer. ^^). Et ils sont en plus campés par un casting à la hauteur de la splendeur de ce monde que le roman et le film dépeignent notamment dans la partie avant la guerre qui est dans le film certes courte mais rentre de ce fait encore plus en contraste avec tout le reste qui développe la guerre et ses conséquences à savoir la Reconstruction. (et qu’on retrouve l’illusion de la guerre courte alors que la chose qui est courte dans ce film est la période de paix, lol.)


S’il y a une scène à l’image des couples centraux de ce film, je dirais que c’est celle dans la bibliothèque entre Scarlett et Ashley qui se transforme en une scène entre Scarlett et Rhett, tout aussi orageuse que ces deux-là. Sur quoi, ils sont toujours aussi joyeux de la guerre qui vient d’être déclarée… (guerre qui va hanter le film et le personnage de Scarlett sur tout ce qu’il va rester de film). Après, défaut mineur : trop de raccourcis par rapport au livre, à mon goût, malgré la durée fleuve.


Presque envie de dire au diable de son idéologie esclavagiste paternaliste, certes, détestable mais qui passe beaucoup mieux que Naissance d’une Nation avec son apologie du Klan (d’autant plus que l’apologie de l’esclavage paternaliste est très atténuée). Mais je comprends parfaitement que ça puisse gêner certains… En dehors de ça ou du coup, il est très manichéen car il adopte le point de vue des Confédérés et forcément les Yankees ont une image très détestable. Et donc forcément quoi qu’il arrive, c’est plus pour les Sudistes que l’on a de l’empathie. Dans tout ça, on a une description de la guerre très prenante surtout les scènes à Atlanta quand Scarlett est infirmière dans un hôpital militaire ou les scènes dans les rues avec cette poussière du chemin qui donne l’impression d’un désert, que la ville d'Atlanta est presque, d’ailleurs, avec les bombardements. Et bien sûr, la fameuse scène où la Atlanta brûle et que Scarlett essaye de la quitter avec Rhett. (scène que j’adore d’ailleurs et le superbe technicolor restauré ajoute bien à cette ambiance et à la puissance de la scène.) Sans parler de la BO sur cette scène qui est juste superbe sur cette scène comme sur d’autres. Sans parler des dialogues non plus qui dans tout le film sont des petites merveilles !!!! (et tant d’autre choses aussi ; les jeux, la réalisation…). Ça reste quand même du mélo, certes, mais avec une petite lueur d’espoir avec la scène sur laquelle se finit la première partie, si on peut dire. (en tous cas, de la détermination et j’adore cette scène pour son esthétique et le monologue de Vivien Leigh aussi. Je ne dirais jamais assez que j’adore le thème musical de ce film qui nous revient ici sur cette scène avant que l’intermission puis l’entre-acte fleuve ne commencent).


Entre-acte avec une autre musique que j’adore, d’ailleurs (avec le son remasterisé!!!). En fait, il y a presque pas de piste que je n’aime pas dans cette BO. Un super coucher de soleil en fond, qui répond à celui de la dernière scène de la première partie du film.


La deuxième partie du film qui reprend avec un visuel de ce qui pourrait presque être un enfer avec cette colonne de soldats pour ensuite revenir à Tara (la plantation de Scarlett) pas en très bon état…mais qui s’en sort pas mal pour une plantation qui est passée par la Guerre Civile.


Le seul déserteur qui débarque dans cette plantation et qui va chercher à la voler et à violenter Scarlett est forcément un Yankee (et en plus avec une tête qui va avec l’emploi ^^)


Sur quoi splaf, ce qui fait presque autant tomber à la renverse que la déclaration de la Guerre Civile, l’annonce de la fin de celle-ci qui se finit par la défaite des Sudistes, qui ont de quoi être catastrophés. Les scènes de la Reconstruction sont tout aussi sublimes et frappantes que celles de la Guerre Civile, avec les Sudistes qui n’ont toujours pas changés : leur sens de l’honneur et tout le reste qui est un peu hors de place dans le monde de l’après Guerre Civile. On a aussi le KKK (dont les réunions ne sont jamais nommées, d’ailleurs, en dehors du nom de « réunions politiques » mais on voit très bien ce que ça peut vouloir dire. d'ailleurs, je crois que le livre s'attarde un peu plus sur cette partie avec le KKK que le film) qui émerge là-dedans avec les Yankees qui commencent à promettre le droit de vote aux anciens esclaves, fraîchement « affranchis » avec l’Abolition.


ce que j'adore aussi c'est des scènes qui se répondent parfaitement (par contre, pour savoir lesquelles, il faudrait voir le film sinon y a du spoiler dans l'air)


On a aussi bien l’ancienne splendeur du Sud qu’on retrouve un peu dans les parties des deuxième et troisième mariages de Scarlett (plus troisième d’ailleurs. Avec Rhett – qu’elle a épousé « en partie » pour sa richesse comme elle le dirait voire un peu beaucoup et en partie parce qu’elle a vraiment des sentiments pour lui - quand elle a peut-être enfin arrêter de courir après ce qu’elle ne peuvent pas avoir c’est-à-dire Ashley déjà marié et dont elle avait d’abord épousé le frère de la femme par dépit.). Splendeur qu’on a aussi dans les costumes même quand c’est les rideaux qui y passent pour en faire un. ^^ (au passage, ça nous appuie encore sur les difficultés de la période de la Reconstruction).


Une belle intensité dans les trente dernières minutes du film et dans la deuxième partie de manière plus générale (peut être la partie où il y a le plus de manques par rapport au livre, de mémoire), la plus belle au niveau dramatique aussi (avec trop de parties spoiler, aussi, au passage…), je pense et notamment la fin que ce film est génial avec une fin assez ouverte pour permettre une suite et on a eu deux même mais une fin pas assez fermée pour qu’elle se suffise à elle-même avec cette sensation de « trop tard » qui est ce qui la rend plus frustrante (sublime séquence dans la brume, d’ailleurs, qui est la plus) et le cynisme de Rhett dont il ne s’est jamais départi qui peut taper un peu sur les nerfs, certaines fois, mais qui font aussi le charme de ce personnage. Et quoi qu’elle soit un peu frustrante, elle reste quand même superbe et surtout digne de ce sublime mélo !! (et je ne suis pas trop fan de l’idée d’y toucher quoi que j’ai apprécié la suite non officielle en livre) Avec la dernière réplique de Rhett tellement cynique et tellement célèbre que je n’ai même pas besoin de la citer, je crois. (une claque à tous les points de vue, cette réplique, d’ailleurs).


Bon, ce film EST une claque à lui tout seul, je dois l’avouer… et à pas mal de points de vue... (rien que sa longueur ça donne envie de tomber à la renverse). Le dernier plan avec ce coucher de soleil qui est pas mal présent dans ce film, rouge comme la terre de Tara, qui est aussi centrale. Bon et puis c’est que cette petite merveille me donne aussi envie soit de relire le roman original qui est lui aussi une superbe claque, soit de lire l’autre suite qui est aussi une reprise des évènements d’Autant en emporte le vent mais du point de vue de Rhett donc avec des rajouts, en même temps d’être une sorte de préquel et de sequel ou alors de voir enfin ce fameux autant en emporte le vent bis avec Liz Taylor (je parle de Raintree county bien sûr… ^^)

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le 23 mai 2017

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Louve d'Avalon

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