My Friend,
My faithful friend...
Speak to me, friend
Whisper...
I'll listen
En fait, ça pourrait s'appliquer à n'importe quel film du Burtonverse (étendu), je me sens chez moi.
Always have a fondness for you, I did
Tim tranche définitivement dans le paysage d'Hollywood, pas seulement par son style, mais aussi parce que la plus part des ses films sont beaucoup plus imprégnés de culture européenne qu'américaine, à quelques exceptions près (dont Edward Scissorhands, qui a une ambiance de Desperate Housewives avant l'heure). Même ceux, où il s'est "raté" ou du moins que j'aime moins, m'attirent : son univers est tellement unique et distinctif que je préfère encore n'importe quel film de Tim, peu importe la qualité, aux films formatés du Hollywood actuel.
Etant depuis plus d'une décennie une grande fan du Gothic Trio que le maître Tim forme avec Helena Carter et Johnny Depp à cause de *Corpse Bride* , je devais passer par quelques visionnages de *Sweeney* puisque plus que les films légers de Tim, j'ai une préférence pour cet univers décalé qui foisonne d'humour noir et se caractérise par une ambiance sombre, dans lequel le folklore de Sweeney et le fait divers glauque du XIXe siècle qui l'a inspiré s'insèrent bien.
But there is no place like...
Et encore plus dans le cas de Sweeney car je suis fascinée par ce côté volontairement baroque, qui mélange les genres (comédie musicale, thriller, gothique, drame shakespearien...) et cette touche très stylisée qui caractérise les réalisations de Tim. Ces mélanges improbables qui peuvent donner l'impression que le film ne sait pas où il va aller, c'est la seule raison pour laquelle je comprends qu'on puisse être gêné par ce film en tant que film. Par contre, qu'on le descende en tant que film de Tim , je ne comprends pas. Ce qui fait le charme de l'univers burtonesque, c'est son côté foutraque et déroutant. En plus, avec Sweeney, Il y a, même, des rôles secondaires excellents et surtout le meilleur de la team habituelle de Tim, avec un Johnny Depp et une Helena Carter très inspirés et charismatiquement inquiétants, mais attachants en psychopathes. En plus, le coté comédie musicale s'adapte bien à l'univers du cinéaste, qui s'il n'est pas habitué à la réalisation des comédies musicales à proprement parler, a fait de magnifiques films musicaux (Corpse Bride et aussi The Nightmare before Christmas, qui porte bien sa patte, même s'il n'a écrit que le scénario et a délégué la mise en scène à Henry Selick). Il faut juste oublier les clichés sur le genre, qui n'ont pas lieu d'être avec Tim. Mais s'il faut dire que j'adore les ambiances de Danny Elfman, tellement caractéristiques de l'univers de Tim, les superbes musiques de Steven Sondheim (auteur de la comédie musicale adaptée par Tim) s'accordent tout aussi bien.
En termes graphiques, on reste aussi dans un environnement bien marquant, même si minimaliste en terme de décors, voire presque théâtraux (les échoppes de Sweeney et Mrs Lovett et quelques rues) qui reste impressionnant pour la très belle photographie sombre gothique et les décors d'un Londres victorien crasseux, digne des romans de Charles Dickens.