Voir James Stewart au piano en fumant de vieux cigarillos, ça n'a pas de prix...
Tout comme les notes de jazz qui accompagnent le film, le métier d'avocat n'est qu'un déferlement de mot, un art oratoire. On a une base puis l'on improvise dessus comme un joueur de jazz improvise sur son piano.
Pourtant rien dans le film n'est laissé au hasard. On nous laisse croire que tout est improvisé mais en réalité tout est millimétré. Ce film est un réquisitoire de la part d'Otto Preminger. Que ce soit les plans, le jeu des acteurs ou les dialogues du film, tout est au service de son argumentaire .
J'ai suivi avec passion le décryptage et les rouages de la justice américaine. Tout les éléments s'accumulent peu à peu pour que l'on est les même éléments en même temps que les jurés.
Au final la vérité importe peu. Ce qui est au départ une affaire de meurtre, ce transforme peu à peu en une affaire de viol. Ce qui importe c'est de trouver un moyen de s'en sortir. C'est un jeu de dupe. D'ailleurs jamais le film ne se prend vraiment au sérieux. Un duel entre James Stewart et George C. Scott. Le verdict importe peu ( voir la rapidité du plan de quelques secondes lors du verdict) au final.
Ce film est à voir pour le jeu plein de grâce et de facilité de James Stewart ce qui contraste avec ses grandes jambes qui lui donne un air maladroit. Les acteurs jouent leurs partitions avec brio.
Malgré tout j'ai trouvé la première heure un peu longue mais j'ai suivi avec passion la seconde partie dans le tribunal.
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