Friande de films dits de "procès", je n'ai pu que me régaler devant cette oeuvre extrêmement rythmée de Preminger. Je n'avais pas autant jubilé devant la joute verbale de deux avocats depuis La Vérité de Clouzot. Et lorsqu'un des deux se trouve être James Stewart, autant dire que c'est un délice.
Bercé par une bande sonore parfaite signée Duke Ellington, le film oscille malicieusement entre la dureté d'un drame (viol, meurtre) et la légèreté d'une comédie. C'est d'ailleurs assez troublant comme sensation car le film progresse habilement de l'un vers l'autre sans que l'on s'en rende réellement compte, jusqu'à la dernière minute qui laisse avec un grand sourire sur le visage.
James Stewart mériterait à lui seul une critiques entière car il est juste parfait (comme souvent il faut l'avouer) en avocat un peu chiche, passionné de pêche et qui préfère causer cuisse de grenouille au Juge que de la teneur du procès. Ce personnage est extrêmement intéressant et complexe et permet à lui seul de donner un équilibre au film. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, notamment Maida, l'assistante de Stewart, que j'ai vraiment adorée.
En bref, un film quasi parfait, qui passe comme une lettre à la Poste et mérite, je pense, plusieurs visionnages afin de saisir toute la complexité et les messages qui y sont enfouis.