Bienvenue dans un road movie vampirique qui apporte vraiment quelque chose de frais dans le genre. En effet, les vampires sont ici des itinérants qui n’arrêtent pas de se déplacer comme des hors la loi, volant de nombreuses voitures et passant d’un état à un autre pour brouiller les pistes. Ce sont des cow boys sales et poussiéreux, témoins pour certains de l’histoire américaine, et qui sont largement plus proche de la mentalité de vagabonds rassemblé en gang que d’un Dracula séculaire. Cette approche désacralisée du mythe permet de faire quelque chose de neuf, et de dramatiser un peu plus cette histoire d’amour commençant classiquement, mais prenant un tour initiatique quand les vampires veulent voir Caleb tuer sa première proie pour l’accepter dans la bande. Avec des personnages pourtant moins classieux que la moyenne, la caractérisation du clan est un vrai succès, chacun ayant sa parade pour capturer ses proies (Bill Paxton joue les dragueurs, le plus vieux vampire et sa femme s’occupent des auto-stoppeurs, le gosse s’occupe des personnes qui lui viennent en aide en simulant un accident…). La psychologie de chacun est bien dépeinte (notamment avec le personnage d'un vampire enfant), plaçant des enjeux qui dépassent allègrement notre Twilight contemporain, notamment avec l’histoire d’amour entre Caleb et Maé, qui ne laisse pas un membre du clan indifférent, jusqu’à ce qu’il s’en prenne à l’entourage de Caleb. Le film apporte ainsi sa contribution au monde des vampires, en tentant notamment d’installer un processus de réversibilité du phénomène en effectuant des transfusions sanguines (le vampirisme se comportant comme une maladie du sang). Du fantastique honorable qui ne prend jamais le pas sur ses enjeux sentimentaux, vraiment crédibles ici. Malgré un rythme plutôt posé question évènements, le film n’oublie pas d’être surprenant, nous proposant le saccage d’un bar et le massacre de toute sa clientèle par ces vampires sans foie ni loi, une gunfight en plein jour dans un motel isolé et un dernier acte vénère où tout le clan vient réclamer vengeance (une scène viendra curieusement rappeler le goût de Terminator 2, en apportant son lot de suspense, la menace revenant sur le tapis pour notre héros). Au final habilement construit, avec une ambiance qui lui est propre, Aux frontières de l’aube a tout du film fantastique réussi, qui renouvèle gentiment son mythe sans lui nuire, et qui prétend à un peu plus de violence qu’un PG. Hautement recommandable !
Voracinéphile
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le 21 nov. 2013

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