Jésus avait dit cette parole énigmatique : « Le fils de l’homme est livré aux mains des hommes » (Évangile de Marc).
Tore est un jeune homme à la recherche de foi et d'une vie qui convienne à cette quête. C'est-à-dire hors du monde économique, il croit avoir trouvé une famille avec les "Jésus Freaks" , une petite communauté d'anarchiste chrétien qui l'ont accueilli. Mais bien vite, il se rend compte, malgré l'amitié qui le lie à Eule, le membre qui l'a recueilli, que les idéaux ne sont pas respectés. Ce qui le pousse à s'éloigner pour vivre avec une famille recomposée rencontrée par hasard. Les choses vont alors rapidement se gâter et aller crescendo vers un décours attendu.
Ce qui m'a énormément touché dans ce film c'est la fragilité du personnage principal et sa quête de foi qu'il ne veut pas sacrifier à la violence du monde même lorsqu'il subit les pires sévices. Il cherche jusqu'au bout un moyen d'habiter le monde et de répondre à l'appel de Jésus "Lord teach me" a-t-il tatoué en lettres gothiques dans son dos.
Le film demeure très sombre parce qu'il montre de manière paroxystique que les innocents deviennent souvent des martyrs dans un monde corrompu et vidé de foi, par une trajectoire circulaire : celui qui a été baptisé par l'eau finira jeté à l'eau par ses bourreaux.
Pourtant, il reste quelque chose d'immortel dans la foi de Tore qui ne renonce pas et subit le calvaire jusqu'au bout.