Ramassé en moins d’1h25, c’est peu dire que le propos manque de clarté et les personnages d’épaisseur. Enchaînant les scènes dites d’action, d’abord en voiture, puis en train (logique) avant un détour par la mer pour s’achever en avion, voilà un film bien décevant qui ne tient pas ses promesses.
La partie dans le train est souvent confuse, et l’avalanche annoncée n’est qu’une courte péripétie sans véritable conséquence sur les protagonistes. C’est dommage car les maquettes sont plutôt bien réussies et l’avalanche arrivait à un moment où on commençait à regarder la montre. Celle-ci une fois passée, le film sombre irrémédiablement dans le n’importe quoi. Le train, qui a été mitraillé de part en part et délesté de trois wagons, brille de mille éclats, et une nouvelle péripétie s’enchaîne dans la plus totale confusion lors du passage dans la gare suivante.
Le film catastrophe n’aura pas lieu mais la catastrophe, elle, n’est pas loin. Entre un Maximiliam Schell en vilain espion russe qui se déguise tel Fantômas pour tromper son monde, un Martin Shaw qui devait certainement avoir quelques dettes et une romance improbable et ridicule entre un Lee Marvin toujours aussi charismatique et une Linda Evans toute proche du rôle de sa vie dans Dynastie, cette petite série B qu’on imaginait sympa frôle le ridicule dans le dernier quart d’heure. Une voiture et des équipements qui tombent du ciel, et voilà notre petite équipe transformée en commando qui s’en va ensuite torpiller un immense paquebot estampillé de la faucille et du marteau. C’est bien dommage car avec un casting aussi séduisant, un pitch plutôt prometteur et Mark Robson derrière la caméra, on attendait un film d’action plus abouti que cette petite production calibrée pour les dimanches après-midi de pluie. Mais peut-être les événements survenus durant le tournage ont-ils changé la donne de pas mal de choses (décès de Mark Robson et de Robert Shaw).
C’est globalement très mal fichu, les scènes s’emboîtent mal, si bien qu’on a toujours l’impression d’avoir un train de retard. De nombreux personnages n’apportent rien, d’autres disparaissent et le lien qui les unie tous est terriblement artificiel comme en témoignent des dialogues en forme de pas-de-côté dans l’attente de la péripétie suivante. C’est vraiment dommage pour cette belle distribution, dont Mike Connors et Horst Buchholz qu’on a plaisir à croiser, mais ce film, quasiment oublié et rare à la télévision, est très loin des bonnes petites productions sans ambition mais distrayantes de l’époque.