épisode filler
Je suis, moi aussi, allé communier à la grand-messe du cinéma et je me dis que c'est pas possible... Il faut interdire James Cameron d'approcher de près ou de loin d'un outil scripteur (quel qu'il...
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le 20 déc. 2022
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Avatar, The Way of Water est une partie de Loup garou. En cinq minutes d’un prologue assez expéditif, les cartes sont distribuées : si les bons et les méchants sont identifiables d’emblée, on voit aussi émerger des personnages plus ambigus, comme le voleur ou la sorcière. A la fin du film, une nuit a passé sur Thiercelieux - ou Pandora. Des personnages ont été tués, d’autres ont commis des trahisons. Mais The Way of Water n’était que la première nuit, et l’histoire est loin d'être finie…
On ne peut pas reprocher à Avatar, The Way of Water de poser les bases de ses suites à venir. La communication sur le film a été très claire : ce deuxième opus n’est que le début. Or, on peut lui reprocher d’avoir des ficelles narratives aussi voyantes que celles d’une partie de Loup garou (si l’un est un jeu dont une partie dure vingt minutes , rappelons que l’autre est une saga de - très - longs métrages échelonnés sur près d’une décennie).
Certes, Avatar premier du nom n’était déjà pas réputé pour la qualité ou la subtilité de son scénario. Mais lorsqu’il s’agit de ses trois suites que l’on a passé près de quinze ans à attendre, il y a de quoi être déçu.
Alors qu’il annonce vouloir faire une trilogie d’ampleur similaire au Seigneur des Anneaux, James Cameron n’échappe toutefois pas à certains travers de divertissement hollywoodien bas de gamme. Peut être était-il temps de ne plus faire de Jake Sully l’unique narrateur de l'histoire, au vu de l’ampleur que prennent les évènements. D’autant plus si cela ne servait, depuis le début, qu’à nous asséner une morale désuète et hors de propos. Certains clichés de genres ont la peau dure, et c’est dommage. On se rend compte ici que James Cameron n’a pas l’étoffe de M. Tolkien.
Toutefois, passées ces premières remarques désobligeantes (mais nécessaires) il faut s’attaquer au cœur d’Avatar, The Way of Water : ses images.
Evidemment, tout est beau. Vous n’aurez jamais vu de textures aussi belles, d’eau aussi fluide, et vous aurez du mal à vous dire que tout cela est en fait fictif. En termes de photoréalisme, on est une nouvelle fois amené à se demander si un aboutissement n’a pas été atteint.
La caméra virtuelle permet quelques plans qui seraient impossibles en prise de vues réelles et James Cameron n’hésite pas à faire intervenir quelques zooms improbables. Cela peut donner au film des allures de “cinématique de jeu vidéo”, mais c’est partie prenante de son esthétique, autant que dans le premier film. Certaines scènes sont tournées en 48 images par secondes, ce qui est synonyme d’une rare fluidité de l’action. Et si le retour à un rythme de 24 images par seconde se fait parfois sentir, cela n’entrave pas de trop l’expérience de visionnage.
Car, oui, il s’agit bien d’une expérience. Avatar, The Way of Water est une épopée dans un monde aussi formidable que lointain. Pandora semble réelle et éprouvée. De nombreuses créatures inattendues vous raviront les yeux, et quelques lignes de dialogues démontrent que tout a été réfléchi et que de véritables êtres vivants peuplent bel et bien cet endroit. Si quelques facilités se laissent percevoir, comme par exemple le recyclage de musiques et du plan du premier film, Avatar, The Way of Water n’hésite pas non plus à exhiber ce qu’il propose de neuf et de novateur.
Créée
le 17 déc. 2022
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