épisode filler
Je suis, moi aussi, allé communier à la grand-messe du cinéma et je me dis que c'est pas possible... Il faut interdire James Cameron d'approcher de près ou de loin d'un outil scripteur (quel qu'il...
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le 20 déc. 2022
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Bon, ben même effet que le premier Avatar : en étant bourrin, on peut résumer Avatar, la voie de l'eau (faut croire qu'Avatar 2, c'était trop facile pour Cameron) à "tout dans les bras, rien dans la tête", comme dit Hudson dans la VF d'Aliens.
C'est bien, quand c'est beau, je ne dis pas. Le film est indéniablement la bête visuelle attendue. Mais... au service de quoi ? (Air connu quand on parle de cinéma hollywoodien, me direz-vous.) Remplacez les grandes créatures bleues par des gens de notre espèce et Pandora par la Terre, gardez grosso-modo la famille en fuite avec le genre de méchants, les rebondissements, les dialogues, et vous vous demanderez ce que c'est que ce scénario mou du genou, téléphoné, aux dialogues parfois tartissimes (les dernières minutes sont à se faire harakiri), et à la vision binaire du monde.
Je sais, d'aucuns me répondront que retirer des aspects fondamentaux du film pour ma démonstration n'a aucun sens car ils font partie de l'identité d'Avatar. Tout ce que je sais, c'est que j'ai quasiment tout vu venir (le coup que font les jeunes de la tribu de l'eau au petit frère, ce qui arrive au grand-frère...), que ne manquent ni les plantages scénaristiques (la volatilisation pure et simple et la tribu de l'eau après l'assaut dans le climax, par ex.), ni les gros WTF (l'attitude délirant du blondinet vis-à-vis du méchant, à la fin), et que... non, le méchant a beau être moins insipide que dans le premier grâce à sa transformation physique, c'est traité par-dessus la jambe, tout comme sa relation avec ledit blondinet, clairement censée l'étoffer et créer une tension dramatique.
Même en se concentrant exclusivement sur l'emballage, il y a à redire, tant ledit climax à méga-rallonge (où papy Cameron nous fait un digest de Titanic, Aliens, Abyss...) m'a fait l'effet d'un de ces grands moments de boum-boum indigestes qui surviennent généralement à la fin de chaque film du MCU. Est-ce mieux fichu que Wakanda Forever ? Réponse : oui, au centuple. Était-ce pour autant passionnant ? Nope. Parce que... le scénario, encore et toujours. Le boum-boum sans substance, ça saoule vite. À quelques exceptions près, les personnages secondaires de cet Avatar sont insignifiants, tant du côté des "gentils" que du côté de l'équipe (RAB des sbires de l'antagoniste), la caractérisation est quasi-nulle et l'on ne tire rien de mémorable de leur mort, cette dernière demi-heure est un jeu de massacre abrutissant. Le deuxième acte, façon documentaire d'Odyssey en 4k, est le seul qui m'a plu. Mais autour ? C'est juste papy Cameron TELLEMENT obsédé par la technique, par ses joujoux derniers cris, qu'il a oublié l'importance d'un scénario original. Peut-être a-t-il également cru que la noblesse du message écolo allait suffire... ? C'est beau et évidemment respectable. Et ? Les guerriers de la Justice Sociale d'Écran Large y ont vu un blockbuster gauchiste révolutionnaire. Pas convaincu.
Oui, même en me concentrant exclusivement sur l'emballage, le fait est qu'une formidable vidéo YT sur la conception de la sensationnelle scène du pont dans True Lies (dernier film de l'âge d'or cameronien) m'a complètement fasciné, alors que face aux scènes d'action de cet Avatar, à aucun moment je ne me suis dit "put*** c'est énorme". Et non, ce n'est pas un moment de "c'était mieux avant".
Le taux d'émerveillement qu'Avatar 2 a suscité en moi est donc relativement bas. Le fait que je n'ai jamais vraiment adhéré au design des Navis n'a pas aidé mais n'explique pas tout. L'univers qu'il a mis en place n'est pas SI sensationnel que ça. Il ne nous a pas pondu le nouveau Star Wars. Et pour un film qui a mis tant d'années à se faire, c'est assez peu pardonnable.
Et que tout le monde semble tomber dans le panneau est déprimant. En même temps, de nos jours, les gens se précipitent en salle au moindre gros machin hollywoodien, même la phase 4 du MCU ne s'en sort pas si mal malgré les critiques... c'est presque devenu pavlovien. On aura donc un Avatar 3, j'imagine. Pardon, Avatar : quelque chose.
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Créée
le 20 déc. 2022
Modifiée
le 20 déc. 2022
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