Et si AVATAR 2 était un jeu ?

On va être franc, et en écrivant cette critique j'en suis tout à fait conscient :

écrire sur Avatar 2, ça n'a pas grand intérêt.

Le film est une bombe commerciale, qui a déjà été vu par des millions de spectateurs.

A un point qu'à peu prêt tout le monde à déjà un avis bien tranché à son sujet.

Et si vous furetez sur cette critique sans en avoir un, c'est très certainement que vous n'avez pas encore vu le film, et voulez vous faire un avis avant de le visionner.

Pourtant il n'y a pas grand chose à dire sur ce film.

Si l'on est un temps soit peu cinéphile, en rentrant dans la salle, on sait très bien à quoi s'attendre : un blockbuster Américain.

Et le film ne nous surprendra guère à ce sujet là.

Si je devais résumer l'expérience Avatar 2, je dirai qu'il s'agit un blockbuster comme on pouvait en produire il y a 10-20 ans, mais avec une grande couche de technologies avancées.

C'est pourquoi je trouve bien plus intéressant de s'attarder sur tout ce qui entroure le film.

Car même s'il est assez convenu, ce qui l'entoure lui... c'est du très rare.

Je n'irai pas jusqu'à dire du jamais vu, mais du plutôt rare ces dernières années.

En effet entre une période covid tumultueuse, et un déclin progressif du cinéma populaire Américain, voir un tel évènement pour le cinéma c'est devenu une chose très rare.

On sent vraiment que ce Avatar était le doudou de Disney.

Dernière balle (licence) de leur revolver, qu'ils avaient peur de dégainer tant ils ont déjà ruiné Star Wars et Marvel.

Finalement je les ai trouvé assez respectueux du travail de Cameron.

En dehors d'une campagne marketing sulfureuse, ce Avatar 2 n'a pas trop souffert de l'ombre de la souris aux grandes oreilles.

J'irai même jusqu'à dire que finalement le film ressemble plus à un film Disney comme on pouvait le concevoir il y a 15-20 ans.

A savoir un film populaire, commerciale, mais qui respecte un minimum son consommateur.

Qui ose s'avancer au devant de la scène pour lui proposer une expérience différente des autres.

Ca n'en fait pas un chef d'œuvre pour autant : le film reste un produit de consommation de masse.

Mais ressortir de la salle sans avoir l'impression qu'on s'est foutu de ta gueule… Ca fait bizarre, de la part du grand patron aux grandes oreilles.

En fait là où Disney à été le plus perfide c'est sur l'arrivé du film.

Ce qui m'a le plus choqué se fut le traitement réservé au premier métrage.

Retiré dans un premier temps de la plateforme Disney+, pour ensuite être ressorti en salles.

Bon... Déjà que Disney monopolise une grande partie des salles toute l'année (cf les nombreux articles de cinémas avec peu de salle faisant le choix de céder les salles à Disney au détriment de films moins populaires).

Mais bon... pourquoi pas ? Mais aura-t-il fallu justifier le tout avec une soi-disant version "remasterisée"... comme si un film de 13 ans avait besoin d'être révisé pour être vu...

Comme si ce premier Avatar, qui est encore aujourd'hui bien devant la majorité des productions Marvel en termes d'effets visuels, avait besoin d'être remasterisé ?!

Ajoutez à cela le fait que les salles et places étaient volontairement limitées, afin de créer artificiellement une impression de d'attente et d'évènement...

Tout cela m'a juste dégouté du film par avance.

Mais bon, Avatar 2 arrive. il est frais, il est beau. Et c'est le même constat qu'il y a 13 ans.

Soit une débauche de technique qui n'a pas vraiment de sens.

Mr Cameron, juste… pourquoi ?

Vous voulez faire un film high-tech : pourquoi pas ? Mais pourquoi pour filmer cela ?

De ce que l'on retient d'Avatar ce sont de longues scènes de combats, des plans sur la faunes/flores, et de long cadrages sur les expressions des na'vi.

Autant de choses qui n'avait pas vraiment besoin de toute cette technologie.

Pourquoi faudrait-il dépenser des milliers d'euros à captures les visage d'une actrice, l'importer sur ordinateur, et le retoucher/modifier des heures durant, pour au final filmer des expressions humaines ?

De même, on a une planète nous. Une vraie planète.

Certes on la connaît à force de la parcourir, mais avait on besoin de tout cela pour faire des plans animaliers ?

Notez que je formule le tout sous forme de question rhétorique, mais Cameron a déjà répondu à tout cela en interview.

"Les gens veulent du spectacle, ils veulent être divertit".

Et le bonhomme a raison.

Aujourd'hui les gens ne regarderont pas un film asiatique parlant des affres d'une familles, avec de longs plans sur les émotions des différents personnages.

Par contre si on fait ça avec des na'vi de synthèse "oouaaaah oooh c'est booo".

Je ne jette la pierre sur personne. Comprenez-le.

Ni sur le spectateur qui est conditionné, et ce depuis des années à aller voir ce film.

Ni vraiment envers Cameron qui l'air de rien à le respect de proposer un blockbuster qui se tient.

Non mais rendez-vous compte : un blockbuster Américain qui parle de la famille !!!!

En 2022 on est arrivé à un tel niveau dans la production Américanoïde que de telles thématiques se font rare...

Alors oui je suis allé voir le film. Je savais exactement ce qu'il allait être (soit tout ce que j'ai décrit plus haut).

Et j'ai joué le jeu.

Tel un grand vizir je voulais être divertit.

Et Cameron ne m'a pas déçu.

Déjà choisir sa salle de cinéma était devenu un jeu :

entre la 2D, la 3D, le HFR, la 4DX, l'IMAX ou encore l'Onyx...

Rien que choisir dans quel condition on allait le voir était devenu un jeu.

Puis le visionnage du film qui lui aussi était un jeu :

la 3D qui engouffre toute notion de profondeur de champ, les détails fourmillants qui sature le champ de vision, le son qui hurle à chaque seconde, les couleurs qui attaque la rétine, la fluidité (45FPS!!!) qui attire ton attention...

Dans d'autres critiques, je notais que le jeu vidéo souhaite de plus en plus ressembler au cinéma (et que ça le rend de plus en plus chiant).

Mais en voyant Avatar 2, je me suis dit que la réciproque était vraie :

on est de plus en plus loin du film. On se rapproche du jeu vidéo.

Du jeu tout court en fait. Une sorte de forme de divertissement global populaire.

Une attraction Disney.

Alors oui Avatar, ça casse pas trois pattes à un Ikrane (ololololol).

Mais j'étais tout de même content. Content qu'une telle production respecte son publique.

Content aussi de voir les salles pleines.

Je suis le premier (à mon humble échelle) à essayer de promouvoir autour de moi le cinéma d'art et d'auteur. Celui qui à la vie dure depuis toujours, et encore plus ces dernières années.

Mais passé le Covid ont est arrivé à un tel stade de salle désertées par le publique, que j'étais juste heureux de pouvoir partager ce moment avec mes proches et une salle pleine à craquer.

Avatar 2, à sa façon, je l'espère, va aider le cinéma.

J'espère vraiment que les gens vont reprendre goûts aux films pour se déplacer en salle.

RDV dans 2 ans donc pour le prochaine opus.

En espérant que les salles seront toujours vivantes.

James. Je te vois.