J'ai débuté mon visionnage avec beaucoup d'appréhension :
Une adaptation d'un jeu qui m'avait beaucoup déçu.
Réalisé par un studio qui m'avait aussi grandement déçu.
Ce fameux studio TRIGGER, qu'on nous avait vendu comme les dignes héritiers de chez Gainax.
Passé Kill la Kill, le résultat faisait mal à voir : une équipe d'artistes savament compétents, très expérimentés, mais qui n'avaient visiblement plus d'inspiration.
Condamnés à réiterer sous différentes moutures, les oeuvres qui les avaient rendu aussi célèbres (retenez Evangelion et Gurren Lagann en somme).
D'ailleurs ce Cyberpunk Edgerunner est encore symptomatique de ce studio figé dans sa glace :
Yoh Yoshinari nous pond son héro tête brulé à houpette démesurée n°115, sa fille sexy aux cheveux blancs, sa loli hystérique et son bon gars bien baraqué.
L'animé emprunte la voie du bourrinage. La voie de la débilité regressive. Celle qui avait fait le sel de Gurren Lagann et Kill la Kill. Et il faut avouer que cela colle plutôt bien à cette ville cruelle qu'est Night City.
On est même carrément sur le schéma narratif de Gurren Lagann :
Un héro simple et gentil, qui vie dans un monde de fous, et qui va essayer de dépasser ses limites suite au décès d'un de ses amis.
Pour connaître assez bien le jeu de rôle Cyberpunk RED, tout le "lore" est savament respecté. Je n'ose imaginer le cahier des charges fourni au studio quant à la gestion de l'univers...
Néanmoins le principale défaut se retrouve dans ce qui m'avait déçu avec le jeu :
Ca a l'apparence du Cyberpunk, mais s'a n'en a pas toute la profondeur. C'est une version un peu édulcorée du genre. Sûrement afin de le rendre plus accessible.
Mais bon... Où est l'interêt ? Le cyberpunk est un genre avec des thématiques politiques et philosophiques assez fortes.
Le pire c'est que TOUT est abordé dans la série : les luttes de classes poussées à l'extrême. L'omniprésence du sexe, de la pornographie. Une société de consommation qui part à volo. Et un transhumanisme qui renforce les écarts et brouille le mur entre humanité et robotique.
Mais tout est exposé sans réel point de vue. Sans réel développement.
On nous fait compendre que tout ça est mal et torture nos protagonistes.
Mais les répercussions sont finalement assez faibles. Seule la fin tragique du héro va dans ce sens.
C'est dommage.
Le Cyberpunk japonais comme on le connaissait il y a 20 ans n'est plus trop d'actualité visiblement.
Pour ce qui est de la réalisation ça vascille entre le merdique et l'excellent, chaque épisode ayant eu sa propre direction artistique.
Il faut avouer que certains sont d'un ennui assez fort.
Je ne sais pas si Netflix finance réellement ses "animés original Netflix", ou si il n'est question que de diffusion.
Mais si c'est pour revenir aux heures les sombres de plans fixes pendant plusieurs minutes, où est l'interêt ?
L'épisode 6 "Girl on Fire" reste pour moi le meilleur.
Autant dans ce qu'il raconte que dans la façon qu'il le fait.
L'épisode possède ses propres visuels. Propose une mise en scène dynamique, regressive et surtout brutale.
On martèle le héro, on montre les personnages dans leurs retranchements.
J'ai enfin pu entrevoir la folie et la détresse psychologique qu'incombe cette société à ses occupants.
La fin reste ainsi bien moins marquante, et ce en dépit des morts successives de personnages.
Je pense qu'il aurait été plus stratégique d'opérer de la même façon sur ce dernier épisode.
Voir même d'axer complétement la série sur cette direction artistique.
Au moins l'animé n'est pas un puritain : violences, morts, sexes. Le trio de choc est bel et bien présent. Il ne demande visiblement plus qu'à avoir une raison d'exister.
J'ai passé un bon moment devant ce Cyberpunk Edgerunner.
Mais sa reste trop gentillet. Moi j'étais venu pour souffrir !!!!
L'anime n'arrive pas à dépasser son statut de publicité pour le jeu.
Au final j'en ressort avec quelques belles équimoses, et un pistolet encore à moitié charger.
En tout cas il en faudra sûrement plus à TRIGGER s'ils espèrent se payer un forfait Premium chez la Trauma Team.