J'ai trouvé ce film très drôle et aussi très fin, que ce soit pour les personnages, le monde du cinéma, la morale/législation de l'époque ou même la théologie et la politique...
L'hommage-parodie des studios est réussi et très agréable. Les ambiances et les personnages, même quand ils n'ont que peu de temps à l'écran, sont très évocateurs et en même temps apportent une touche décalée à l'image d’Épinal qu"on peut en avoir.
Mais cette galerie délirante est aussi là pour exposer le quotidien du personnage principal, le cadre dans lequel s'effectue son parcours d'un peu plus de 27 heures. La question en ce qui le concerne, n'est pas tant de savoir quel choix sera le sien à la fin du film, mais plutôt comment il va réussir à se sortir du pétrin dans lequel les autres l'ont, encore une fois, mis.
Je me suis un peu interrogée sur un "message" éventuel transmis par le film.
S'agirait-il de défendre un capitalisme paternaliste hollywoodien, capable de s'arranger du maccarthysme, du code Hays... sans les remettre en question ?
Il me semble que, là encore, le film est très subtile, et ne cherche pas à asséner des dogmes. La trame du film, comme son personnage principal, fonctionne sur des implicites. Et de ce point de vue, je trouve intéressante l'hésitation du personnage de Clooney, dans l'une des dernières scènes.
Le personnage vient d'être initié au communisme, tandis que le personnage qu'il joue a été initié au christianisme (ou au moins au monothéisme biblique). D'une certaine façon, peut-être, ces deux révolutions conceptuelles font leur chemin dans la tête de l'acteur et de son personnage, tout en se heurtant un peu, ce qui crée cette hésitation, cet oubli du mot "foi", comme une remise en question de l'une par l'autre, de l'une et l'autre...