Un quasi huis-cols de deux interminables heures pendant lesquelles le spectateur a le loisir de voir Juliette Binoche sous tous les angles, pour le meilleur et pour le pire. Si ce film a le mérite de rappeler qu'une femme "mûre" est toujours désirable et peut encore vivre des tribulations amoureuses, il n'est pas pour autant féministe...
L'intrigue s'articule autour d'une femme, la cinquantaine, perdue entre son mari qu'elle semble aimer éperdument et son premier époux qu'elle retrouve et avec lequel elle va finir par le tromper. Avec beaucoup de mauvaise foi (voire un début de schizophrénie), elle se défend de toute adultère auprès de son mari, qui exprime légitimement des doutes. Au lieu de ressentir de l'empathie pour Sarah, le spectateur s'identifie à son mari, qui supporte la situation avec un relatif stoïcisme, jusqu'à ce qu'une dispute éclate, après laquelle il se repentira.
L'intensité de l'amour entre Sarah (Juliette Binoche) et son mari, interprété par Vincent Lindon apparaît vite surjouée, excessive, étouffante.
Le chamboulement causé par le retour de l'ex mari dans leur vie est disproportionné, dérangeant.
L'intrigue de second plan, où se côtoient des clichés sur les minorités et de grands discours de bienpensance sur RFI, ne fonctionne pas et vient renforcer la vacuité de l'intrigue principale.
Le spectateur ressort de la salle éprouvé, aussi paumé que Juliette Binoche. À éviter, même par un dimanche après-midi pluvieux.