Ainsi donc j'ai vu Avengers.
Comme je m'étais fait le même marathon qu'au grand Rex, mais sur plusieurs mois plutôt qu'en une fois de tous les prequels ( Iron Man, Thor et cie ) histoire de pas perdre mes yeux, je n'y allais pas en plaçant la barre si haut que ça, ces films manquants ( à part Iron Man et Cap dans son style vintage ) du "truc qui fait que".
Enfin, j'oublie presque que c'est Joss Whedon, hein. J'avais la confiance, quand-même.

En tout cas, j'y allais avec l'espoir au coeur de voir un truc bien écrit, un comics porté à l'écran sans pour autant être un film d'action Transformeresque. Je n'ai pas été déçu.

Chaque personnage est travaillé autant que faire se peut avec un rooster aussi étendu que celui-là.
Oui, évidemment, il n'y a pas de la profondeur partout, parce que hey, entre la win team "j'ai eu un film rien qu'à moi", la human team "on a pas de pouvoirs mais on fait ce qu'on peut" et la cohérence d'une intrigue Marvel où on explose trois quatre mondes en deux pages, y'avait de quoi se planter.

C'est là que Whedon tire bien son épingle du jeu, où chaque personnage se retrouve mis en valeur, amplifié, porté là où il doit être par des acteurs qui ont trouvé la bonne justesse dans leur rôle.

La machoire du Cap se desserre juste assez pour donner des ordres à deux flics ( Victor de Dollhouse, salut ), faisant de lui autant un soldat ( suivant les ordres mais capable d'agir de lui-même selon ce qu'il croit juste. Le Cap, quoi ) qu'un leader oldschool, vintage, carrément hors du temps, nous donnant une image moins caricaturale d'un superman sans la culotte dont chaque gosse se rappelle qu'il a fichu un crochet à Hitler. Il nous apporte cette image du héros de l'ancien temps, avec valeurs et code moral, et justement Cap trouve son antagoniste en :

Iron Man, qui, toujours porté aux cieux par le diabolique ( reconverti ) Downey Jr, qui nous joue la même carte bien sentie qu'on avait aimé dans les autres films, suivant la trame que j'ai vu venir de loin, le plus égoiste capable de se sacrifier pour le bien commun, pourtant bien apportée au personnage car sans larmoyages ni violons inutiles. Iron Man reste le même et c'est tant mieux. Il se marie bien et c'est comme de juste avec l'autre cerveau

Bruce Banner, qui fait oublier son ancien interprète, tellement le scientifique volontairement effacé fait monter la tension jusqu'à la libération du Hulk et de sa colère, dont j'ai eu une impression de puissance dévastatrice, terrifiante, beaucoup plus forte que dans les précédents films.
J'ai retrouvé le Hulk des légendes, celui que Stark finit par expédier dans l'espace tellement le monde est terrifié par le fléau vert. Fléau autant psychologique que physique qui mettra pendant de longues minutes en état de choc à sa simple vue


Veuve Noire qu'on voit beaucoup à l'écran, certes, mais non sans raison, donnant avec l'archer Hawkeye un point de vue plus humain sur les choses. Ils font ce qu'ils peuvent, se montrant des plus utiles à des moments cruciaux, et même si Hawkeye est beaucoup là comme un mini-boss de début, ils augmentent par contraste de quoi sont capables les superhéros, et autres

Dieux comme Thor le blondin et son frère cornu Loki, tous deux les faces d'une même pièce, celle du demi-Dieu hautain et puissant, le premier ayant compris l'intérêt de l'humilité malgré la reconnaissance ( goguenarde ) de son pouvoir et le second jouant un méchant crédible, manipulé mais capable de poser la problématique :
Les humains sont-ils gouvernables, comme pourrait le montrer le passé ( merci à Cap pour venir apporter un début de réponse ) ou bien le libre-arbitre est-il le point fondamental de notre nature ?
Ce point précis sera à mon avis une question qui sera résolue dans la suite. Cf la scène post-générique.
Thor est le moins développé de la win team, un peu plus effacé, n'apparaissant que dans un éclair ( see what i did there ? ) pour taper ce qu'il faut de méchants et sourire d'un air supérieur mais pas trop. Le méchant du film étant son frère, la relation entre les deux ayant déjà été travaillée dans le prequel, il aurait été inutile d'en rajouter une couche. Mention à une photographie de Natalie Portman montrée vite fait. Thor a certes un marteau en acier valyrien, mais il a aussi un coeur d'or.


Je finis avec le Shield en lui-même, mené par un Nick Fury toujours très borgne et très manipulateur, pourtant un peu dépassé par le tour des événements mais suivant de si près chaque héros depuis le début qu'il se pose en défenseur humain des Avengers. On sent bien qu'il est le pilier de la lutte contre les menaces qui veulent asservir et détruire l'humanité, que ce soit par leur volonté extraterrestre ou par leur stupidité humaine.
L'agent Coulson, ni héros, ni simple humain lambda, on a finit par s'y attacher au fil de tous ses passages dans les prequel, ce bon Phil, et il joue ici un rôle de catalyseur, celui qui donnera le coup de pouce qu'il faudra pour que les indécisions s'arrêtent et que les héros lèvent la tête pour de bon.

Tout ce joli monde se retrouve sur le QG le plus joussif du monde, théatre comme il se doit de la deuxième partie du film.

Car ce qu'il faut voir, c'est que ce film est fait par un mordu de comics, que dis-je, un mec qui a écrit des comics même. Alors on suit une trame en trois actes :
On monte une team, on se fait latter la gueule, on va se venger.

Et cette troisième partie arrive en fanfare, ce qu'on a attendu tout le film sans s'ennuyer, parce que si le scénario et les dialogues sont mis en avant, cela nous donnera un coup de sifflet pour un feu d'artifice final bien jouissif. Malgré des ennemis assez lambda dont j'aurai bien aimé connaître plus le background ( pourquoi s'éteignent-ils tous d'un coup comme des robots, on pourrait se demander, mais avec leur petit côté insectoïdes doryphores, ca tombe presque sous le sens. Il faudra juste piger la référence à Ender's Game. Ou bien c'est juste un moyen bien pratique de gagner d'un coup. ) et des victimes dans les rangs humains qui sont surtout des voitures qui explosent ( j'ai pas vu de cadavres humains. Et me parlez pas du grand public, y'a des cadavres dans Mulan, hein ) la lutte finale nous pète aux yeux. On retrouve tout ce qui nous fait aimer les comics. Un lutte inégale, des héros puissants mais submergés, chacun agissant selon sa propre voie, détruisant certes encore une fois New York mais au final sans une si grosse surenchère de destruction. Car c'est bien le but de nos héros de l'empêcher, cette destruction, et ils font ça bien.

En parlant de yeux, j'évoque sur l'aspect 3D, qu'en général j'exècre au plus haut point, ici qui m'a agréablement surpris. On sent quelques plans pensés pour, mais le film foisonne de petits détails qui donnent une nouvelle richesse visuelle. Sans fausses notes à part l'entrée du premier vaisseau-porteur qui m'a fait mal aux lobes frontaux, ça mérite qu'on paye un peu plus cher pour ça.


Au final, ce presque-prequel de "The Avengers : Toujours prêts", d'une démesure bien Marvel et qui ne fera, vu l'ennemi dans l'ombre qu'on nous dévoile au post-générique, que monter de manière exponentielle, m'a fait vibrer mon enfance et m'a fait remercier les dieux ( nordiques ou non ) pour ce moment.
High Five à Stan Lee qui nous sort une réplique qui m'aura bien fait rire.
Soijohn
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le 26 avr. 2012

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Soijohn

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