Clairement, c'est un des films dont on va se souvenir. Oubliant un peu les franchises parallèles de chaque super héros pour les faire converger en une équipe de choc, Avengers est un gros budget carrément triomphant, à en juger par ses scores mirobolants au box office. La Marvel commence enfin à comprendre que pour que ses films marchent, il faut soit qu'il y ait de l'intelligence dans la réalisation (Sam Raimi par exemple), ou qu'il y ait des moments de bravoure jusqu'à plus soif. Bon, pour l'intelligence, c'est pas encore ça. On recycle le cube lumineux de Captain America, on y mêle la magie de Loki, on reprend la technologie de Stark parce qu'elle émet la même couleur lumineuse et on met Hulk au milieu pour les bourrins dans l'âme (et puis, c'est toujours utile un docteur). Les prétextes sont là, les deux autres membres humains de l'aventure (l'espionne russe amatrice de flingue Black Widow et l'archer Hawkeye étant là essentiellement pour montrer qu'en faisant preuve de compétences physiques et intellectuelles hors norme, on peut faire partie de l'équipe. Toujours est-il que la première partie du film ménage quelques gentilles scènes d'action tout en tentant de développer une intrigue jonglant avec tous ces personnages, répartis en deux camps distincts : celui de Loki et celui des Avengers. Du bon manichéisme à l'américaine avec un méchant qui veut asservir l'humanité (car celle ci a besoin d'être asservie pour trouver la paix intérieure). Une idée intéressante, presque séduisante quand il expose ses théories, mais complètement pathétique quand il s'agit de faire face à un adversaire réthorique, notre méchant agissant alors comme un timide frustré. Toujours est-il qu'une fois le port avion volant en pleine déconfiture, le film prend un envol phénoménal, n'interrompant une scène d'action que pour en commencer une autre, dans un final qui rivalise en pyrotechnie avec le dernier Transformers. Niveau feu d'artifice, ça explose de partout, et le spectateur qui n'en demandait pas tant se voit comblé par un enchaînement de combat frénétique, où le pognon de l'entreprise fait clairement plaisir. Toutefois, si Stark apparaît comme l'un des personnages les plus sympathiques pour son humour, les dialogues de la première partie ne fonctionnent pas mal, trouvant quelques répliques parfois bien senties ou usant d'un humour moins gamin que les blagues neuneu de Thor. Après, on est en dessous des punchline à la chaîne bien huilées d'un Expendables 2, mais en l'état, le remplissage passe. Si une bonne dose de neurones devrait être injectée dans le second pour augmenter les enchères, le résultat fait office de sympathique blockbuster, nettement moins marquant que le nouveau Batman, mais beaucoup plus ludique (les attentes n'étant pas les mêmes). Une bonne récréation qui laisse gentiment espérer pour une suite...