Avengers: Endgame par pasteque68

Commencée avec Iron Man en 2008, la saga semble bien se clore dans le tourbillon de cette gigantesque épopée de trois heures presque sans le moindre temps mort. Ce film-monstre réunit toutes les icônes familières. C’est la conclusion que tout le monde attendait. Le nouveau volet de la plus célèbre saga de l’univers Marvel tient totalement ses promesses en concluant brillamment le cycle . Avec pas tant de batailles furieuses que ça, même si la dernière est énorme, des actes héroïques à foison et des destinées tragiques, le spectacle est présent tout le long du film. Apporter une telle conclusion à un arc élaboré depuis 11 ans ne peut que satisfaire tout le monde. Chaque héros trouve l'occasion d'être mis en valeur au cours d'un ultime rassemblement pour inverser le processus installé par le claquement de doigts de Thanos, ayant annihilé la moitié des êtres vivants dans tout l'univers dans l'épisode précédent. L'histoire se scinde en trois chapitres bien distincts: un premier basé sur les conséquences d' Infinity war avec une tonalité noir et dramatique présentant le monde selon Thanos, un second se focalisant sur la solution par le biais du voyage dans le temps puis un troisième présenté comme la grande guerre finale. Ce chapitre ultime s'avère relativement impressionnant mais néanmoins modéré par quelques prises de positions scénaristiques. Que quelqu'un m'explique l'intérêt d'avoir ridiculisé à ce point Thor par exemple et pourquoi Hulk reste coincé entre ses deux personnages. Dans un monde dévasté, les Avengers survivants, remotivés par l’arrivée de Captain Marvel , s’en vont retrouver le criminel Thanos, pour se venger et en finir. La première partie sait prendre son temps. On voit la douleur des personnages et leur difficulté à accepter ce qui vient de se passer à la fin d’Infinity War. Tout est plutôt naturel et crédible mais surprenant dans un film d'une telle envergure. Ça peut paraître bizarre mais cette suite n’est pas aussi bourrée en scènes d’action que la première partie, pas même que la plupart des précédentes productions. Cette suite se concentre plus sur le désastre, sur le désespoir. Comme dans toute réalisation de l’univers Marvel, les scènes d’action sont toujours aussi bien assurées, très jolies, jouissives et spectaculaires, soutenues intensément par des effets spéciaux convaincants. Et bien entendu, l’humour est toujours aussi bien dosé . C’est bon de pouvoir rire dans un contexte aussi désespérant. Là où le film fait très fort, c'est cet axe de la nostalgie par la compilation que les deux réalisateurs Anthony Russo et Joe Russo ont cherché à développer . Ici, on cherche à émouvoir plus qu’à divertir. L'action de ce long-métrage est très bien mais je peux comprendre qu'on lui reproche de mettre beaucoup de temps avant d'arriver. Il est vrai qu'on a pas de véritable combat avant une bonne heure de film. Au moins, on peut dire que nos personnages sont bien développés avant que l'action n'arrive. Techniquement, tout est efficace, lisible et prenant. On ne trouve pas de scène post générique et c'est plutôt bien, hormis un bruit de forge apparemment tiré du premier Iron Man. La surprise de cet Avengers : Endgame viendra donc plus de sa structure et de sa relative absence d'action totale . Le film célèbre plutôt une certaine mélancolie et une pudeur que l'on ne connaissait pas en s'achevant sur un baiser et une musique rétro comme on aime. Ce que l'on n'attendait pas pour un supposé film d'action total. Pour moi, j'aime trop le personnage de Thor pour que le grand exercice d’autodérision qu'on lui propose me convienne. La première partie superbement élaboré nous tient en haleine avec une scène d'ouverture commençant avec Oeil de faucon particulièrement marquante. Cette approche fonctionnant sur la nostalgie par le biais d'une multitude de retour en arrière et de connaissances accumulées au fil des derniers épisodes livre quelques bonnes idées, malheureusement déconstruites par certains choix scénaristiques trop simplets nous faisant tomber dans une certaine facilité .