Souvent, je reproche aux films Marvel d'avoir des méchants qui ne sont pas à la hauteur de leurs héros en terme de personnalité. C'est le gros point faible du MCU à mon sens. Mais, cette fois-ci, tout est inversé : ce qui fait tout le sel de "Avengers : Infinity War", c'est son bad guy.
Thanos avait pointé le bout de son nez quelques instants dans de précédents films, juste de quoi intriguer les néophytes et exciter les fans des comics, mais rien n'indiquait à quel point il allait être aussi bon par la suite.
Car Thanos est un méchant ultra charismatique. Quand il est à l'écran, on ne le lâche pas des yeux, on boit toutes ses paroles et on attend de voir ce qu'il va faire.
Pour autant, il n'est pas infaillible et certaines scènes
le montrent presque vaincu
.
De plus, une véritable ambiguïté règne autour de son statut de bad guy. En est-ce vraiment un ? Thanos est persuadé que l'univers est surpeuplé et que le meilleur moyen pour que la moitié des êtres survive, c'est que l'autre moitié meurt. Une sorte de malthusianisme extrême qui, au lieu de contrôler les naissances, déclenche les morts pour réguler de manière radicale la surpopulation.
La véritable question qui se pose alors est : "la fin justifie-t-elle les moyens ?". Si les moyens sont ceux de Thanos et que vous répondez oui à cette question, c'est inquiétant ...
Toujours est-il que cette ambiguïté sur ce personnage le rend passionnant. D'autant plus que les scénaristes n'hésitent pas à montrer qu'il ressent aussi des sentiments comme la panique, la tristesse ou l'amour.
"Meilleur est le méchant, meilleur est le film" disait Alfred Hitchcock. Ce 3ème Avengers ne fait pas exception à cette règle : le film est à l'image du méchant, c'est-à-dire excellent.
Les frères Russo sont parvenus à passer d'un super-héros à un autre en arrivant à organiser des rencontres qui fonctionnent : des personnages aussi différents que Rocket Racoon et Thor vont ainsi former un duo qui fonctionne relativement bien. C'était le risque quand on joue avec autant de personnages différents. Heureusement, on évite les greffes artificielles et l'effet catalogue.
Mon seul regret, mais il n'était pas contournable malheureusement, c'est le personnage de Spiderman. Je n'ai jamais été un grand afficionado de ce personnage mais ils l'ont rendu vraiment trop gamin. Je sais que c'est le ton donné depuis que Tom Holland a enfilé le costume mais je n'accroche vraiment pas. Cela le décrédibilise : on n'a aucune envie de le suivre ou de le soutenir, il est simplement agaçant.
En dehors de ce reproche, je n'ai pas grand chose à critiquer puisque les 2h30 sont passées très rapidement.