Qu'on se le dise, le premier Avengers était vraiment un excellent film, peut-être l'un des meilleurs de l'actuelle phase Marvel. D'abord parce qu'il était le premier à réunir à l'écran plusieurs héros de comics, ensuite parce qu'il arrivait, avec des dialogues bien écrits, des gags simples mais efficaces ainsi que des scènes de baston foutrement dantesques, à apporter un vent d'air frais au cinema moderne, ce qui en faisait un blockbuster au-dessus de la moyenne.


Son successeur est hélas, un bon niveau en dessous.


Dans un premier temps, on retrouve l'équipe en grande forme et chacun à son mot à dire : Iron Man/Tony Stark joue un rôle prédominant au sein de l'intrigue, Thor se distingue de par sa "cool attitude" et sa musculature impressionnante, le bouclier de Captain America virevolte avec panache et fait très mal (surtout quand il se heurte à Mjölnir) et on n'aimerait pas être parmi les victimes des accès de colère de Hulk.


Côté nouveaux, on fait la connaissance des jumeaux Maximoff, plus connus sous les noms de Quicksilver (sympathique mais beaucoup moins marquant que celui d'Evan Peters) et Scarlet Witch, qui passent au second plan mais remplissent tout de même leur part du contrat. L'autre personnage inédit est le puissant et mystérieux Vision, campé par un Paul Bettany en grande forme (également voix de Jarvis, l'ordinateur d'Iron Man), qui aurait mérité bien plus de temps à l'écran.


Passées les retrouvailles et les quelques nouveautés, on se penche sur l'intrigue. Et c'est là que ça dégringole.


Dans ses trailers, Age of Ultron promettait l'apparition d'une nouvelle menace de taille pour nos héros. Sauf qu'il n'en est rien : on a l'impression d'assister ni plus ni moins qu'à une mission de routine dans la vie mouvementée des Avengers. Le film lance quelques pistes intéressantes qui hélas n'aboutiront pas, du moins pas dans ce film


La plus intéressante de toutes est évidemment l'éventuelle division de l'équipe, due aux états d'âmes de Captain America et Iron-Man, qui sera au centre de l'intrigue dans Civil War.


En dépit de sa volonté de paraître dramatique, on sait d'emblée comment va finir le film. Surtout que les scènes "tire-larmes" ne font ni chaud ni froid, pas même celle où


l'un des membres de l'équipe meurt.


Si le film manque aussi cruellement d'enjeux, on peut peut-être imputer cela à l'absence de développement du personnage qui donne son nom au film : Ultron.


Autant au départ je n'étais pas très emballé à l'idée d'avoir comme antagoniste un gros robot encore plus égocentrique que son créateur, autant il y avait matière à en faire un ennemi vicieux et inquiétant. Hélas, malgré une entrée en scène plutôt réussie, et la voix de James Spader qui apporte un charisme certain au personnage, Ultron peine à se sortir du quota de méchants "banals" des films Marvel. Son but a déjà été vu et revu trop de fois (détruire le monde pour en rebâtir un nouveau, etc) et ses sautes d'humeur déconcertantes ne parviennent pas à faire oublier l'excellentissime Tom Hiddleston (Loki). L'absence de ce dernier risque d'ailleurs de se faire cruellement ressentir, et pas seulement auprès de ses innombrables groupies.


En dehors des scènes où ça bouge un peu, le film se noie dans le pathos et le futile : entre la Veuve Noire qui désespère de se caser avec un membre de l'équipe (je ne vous dirai pas qui est sa nouvelle cible), le quotidien caché d'Hawkeye ou encore War Machine qui ne décolle pas de sa blague que tout le monde connait déjà... Reste la scène où Thor défie tout le monde de soulever son marteau (pas de vane de mauvais goût s'il vous plaît) et qui m'aurait fait rire de bon cœur si les responsables marketing n'avaient pas jugé malin de la diffuser sur YouTube quelques jours avant la sortie du film.


En parlant de scène, il y en a tout de même une qui tire son épingle du jeu: celle de l'affrontement entre Iron Man en méga-armure et un Hulk fou de rage. En plus du spectacle, l'on aura également l'agréable surprise d'y entendre le thème du troisième volet de l'Homme de Fer signé Brian Tyler. Adrénaline garantie.


D'ailleurs finissons avec la musique : là où Alan Silvestri faisait revenir habilement et fréquemment un thème héroïque, épique et envolant, Danny Elfman préfère attendre le générique de fin pour envoyer la sauce. Tout est dit.


En définitive, ce Age of Ultron n'est clairement pas la suite tant attendue d'Avengers premier du nom, même s'il demeure assez divertissant, amusant par moments et qu'il promet du lourd pour la suite.


Reste plus qu'à s'armer de patience jusqu'en 2018 pour la première partie d'Infinity War...

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le 24 avr. 2015

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reastweent

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