Azur et Asmar est un film très lié à mon enfance, car je crois que c'est l'un des films que j'ai le plus vu, et ma mère aussi vu combien je lui en fait bouffer, de ces deux sales gosses. Faut dire que j'avais vraiment adorer, à travers mes yeux d'enfant. Azur et Asmar c'est un film très simple, qui économise beaucoup de temps en grand moyen pour en mettre davantage dans sa narration. Le film se rapproche en cela bien davantage de Prince et Princesses que de Kirikou au final, malgré le rapport au continent Africain et à ses cultures qu'on retrouve ici.
Le film prend en effet souvent son temps et adopte un fort rapport au conte, style cher à Michel Ocelot, et se raconte comme une histoire à un enfant avant de s'endormir le soir, le film ne prend pas de détour et va direct à l'essentiel pour que son propos et son histoire soit limpide.
Cela a néanmoins quelques effets négatifs : le film aux yeux d'un enfant est mignon comme tout, mais une fois adulte il perd de sa magie, car on repère davantage les grosses ficelles narratives, certes héritées du conte, mais ici vraiment forcées, d'autant plus qu'on fait davantage attention à un élément où le film pêche un peu : le visuel. Kirikou se montrait très convainquant à ce niveau-là. Prince et Princesse était original. Azur et Asmar à côté donne un aspect de paresse, la faute aux décors trop lisses, trop peu inspirés, pas assez mis en valeur, à une animation un peu trop rigide à cause de ces images de synthèse bizarroïdes. Il y a clairement un acte manqué à ce niveau-là, qui est d'autant plus dommage qu'il y a une certaine volonté derrière malgré tout, notamment au niveau de la diversité des décors et des couleurs. Mais la sauce ne prend pas.
Et c'est d'autant plus dommage que la bande-son, elle, est on ne peut plus soignée et sympathique, dans cette idée de simplicité sans être paresseuse.
A part ça, Azur et Asmar est un film d'animation solide qui marche. Sa morale est peut-être un peu éculée, un peu trop simple, mais on s'en fout, car le film ne prend jamais le spectateur pour un con à ce niveau-là et arrive à suffisamment la déguiser pour ne jamais tomber dans la lourdeur. Une histoire mignonne et charmante en somme.