Stage 3 - Qu'est-ce qu'un Samouraï ?
J'avais bien apprécié le premier opus ; le second avait été moins percutant, la faute à une première demi-riche en promesse de femmes ninjas par la suite très vite expédiées. J'attendais donc ce troisième acte au tournant avec, je dois bien le concéder, une certaine appréhension. J'avais tord.
Cet épisode est le meilleur des trois que j'ai pu voir. La narration évolue vers quelque chose de moins linéaire et Ogami gagne en profondeur. passé le simple hachoir à viande destiné aux enfers, il retrouve la joie de sauver une pauvre donzelle destinée à devenir prostituée malgré elle, ce qui nous rappelle la rencontre de la dame de bonne compagnie du premier opus.
L'écriture s'est affirmée vers quelque chose de plus profond ; une réflexion plus poussée sur l'honneur, sur la figure du samouraï dans un Japon médiéval déclinant. L'honneur et le devoir transpirent à travers des dialogues plus percutant et, bien entendu, les duels ne sont pas en reste. Il y a en a moins mais je les trouve plus réussis, à l'image de ce sabre en plein crâne après une superbe voltige. La gestion des effusion de sang se fait plus justement, et la caricature du massacre des femmes ninjas du second film disparaît pour évoluer vers plus de beauté, de sensibilité. Pour un peu, on pourrait voir des approches du Ran de Kurosawa. Daigoro gagne enfin en expression, il parle et assiste avec une visage incroyable aux combats de son père. Le Japon est quant à lui toujours aussi beau et, franchement, ces forêts de bambous dégagent quelque chose de génial.
La force de ce film tient en outre dans deux approches : primo, Miss Yakuza. Non contente d'être belle, elle dégage un charisme de fou et, enfin, m'a réconcilié avec la frustration née du massacre de mes femmes-ninjas. Ensuite la dernière demi-heure est tout simplement géniale : un combat irréel, démentiel puis un duel débouchant sur une réflexion profonde et très intéressante sur le Japon, sa culture, le Bushido et la place du Samouraï dans la société nippone et dans son imaginaire. Quelque part j'ai eu l'impression de voir Perceval cherchant la réponse au Graal, ce dernier étant ici remplacé par la figure du Samouraï.
Une perle qui me donne envie de plonger dans la suite mais avec une forme d'appréhension désormais ; il sera aisé de me faire redescendre de mon nuage ...