Edgar Wright est un réalisateur passionnant, avide de cinéma. Il désire toujours emmener ses films plus loin que leurs postulats de base au moyen d'un style et d'un univers bien à lui. Tout le monde n'apprécie pas mais on ne peut lui enlever son regard neuf et inspiré.
BABY DRIVER est tout à fait dans cette lignée en partant du genre "heist movie" pour s'amuser dans l'art du montage. En rajoutant à son histoire divers élément originaux (le handicape de Baby, sa passion pour la musique) et en croquant des personnages avec soin, il parvient à établir un film d'action jubilatoire. On remarque d'emblée que le souhait premier de Wright est de bâtir son film sur la cadence des playlists de Baby - superbe soundtrack d'ailleurs. Ces musiques sont les véritables vecteurs d'actions et confèrent au film son originalité. Surtout, il faut avouer que le réalisateur et son monteur, Paul Machliss, font des merveilles. C'est impressionnant de maîtrise ! Chaque scène, chaque séquence, est parfaitement monté et découpé ce qui donne un rythme du tonnerre. Les scènes d'actions sont alors de superbes morceaux de cinéma. Certes son intrigue sera le véritable point faible du film en raison d'un troisième acte brouillon et un manque de maîtrise dans sa narration malgré la pertinence des thèmes fétiches du réalisateur. Dommage car le casting et le premier tiers était un sans-faute.
Passionnant et maîtrisé exercice de style, BABY DRIVER prouve une fois de plus l'incroyable talent d'Edgar Wright faisant regretter le refus de Marvel quant à ses exigences artistiques d'ANT-MAN. Il est certain qu'il aurait usé des pouvoirs du super-héros avec délice.