Edgar Wright transcende son art dans cette course-poursuite follement romantique qu’il met en scène avec une virtuosité décoiffante. Baby Driver est sans conteste sa meilleure œuvre à ce jour, et un feel-good movie aussi indispensable que jubilatoire.
Qu’on aime ces films infusés des références culturelles qui ont façonné le parcours d’un artiste. A l’instar de son ami de longue date Quentin Tarantino ou d’un Damien Chazelle, Edgar Wright, qui s’amusait déjà comme un petit fou sur Scott Pilgrim, livre enfin un long-métrage à la mesure de ses passions. Tout l’amour du cinéaste pour la pop-culture depuis les années 50 se reflète dans ses choix visuels et musicaux. De “Goodfellas Pizza” à Dolly Parton, de Queen aux diners américains : Baby Driver nous embarque dans une expérience riche en sensations et en souvenirs ancrés dans notre imaginaire collectif.
Son entraînante bande originale ne se contente pas d’accompagner le film : elle le fait vivre, presque à la manière d’une comédie musicale. Chaque morceau, passé en entier, rythme les actions des protagonistes, et surtout celles de Baby (Ansel Elgort), notre héros accroché à cette musique comme à un respirateur assurant ses fonctions vitales. De sa rencontre avec Debora (Lily James) ressortiront une irrésistible alchimie et toute l’intensité dramatique liée à leur sort.
On y retrouve également un Kevin Spacey en boss gangster laconique, qui sait, comme à son habitude, empreindre de sympathie ses rôles de méchant impitoyable. Le reste du cast (Jon Hamm, Jamie Foxx, Eiza Gonzalez ou encore CJ Jones) se fait plaisir, visiblement aussi heureux de jouer dans Baby Driver que nous de le voir. Le tout pour un show spectaculaire et jouissif qui jongle entre humour et tension pour livrer au final une aventure déjà culte. Une de plus dans la filmographie de Wright.