Ça ressemble étrangement à un film Marvel, mais ce n'est pas un Marvel.
On pourrait mettre Baby Driver dans la catégorie de ces films uniquement destinés à nous en mettre plein la vue, à nous éblouir à chaque scène, à nous faire oublier nos soucis. Baby Driver est illusionniste : il va droit au but, sans détour superflu.
Et tout ceci est parfaitement assumé. Dès les premières minutes, on est tout de suite mis dans le bain avec une séquence de course-poursuite de haute-volée et qui donnera le ton global du long-métrage.
Ici, Wright maîtrise parfaitement son sujet, on sent que l'homme a de l'expérience en matière de scènes d'action : elles sont remarquablement bien filmées, et certains plan-séquences viennent idéalement se placer pour renforcer la vitesse et le rythme du film.
Car c'est là l’intérêt principal de Baby Driver : le spectateur et Baby fusionnent dès le début grâce au rythme de la musique de l'i-Pod du personnage principal et du rythme des scènes qui fonctionnent parfaitement en osmose. C'est une idée géniale qui est ici parfaitement exploitée.
Qui ne s'est jamais cru dans un film en marchant dans la rue avec ses écouteurs aux oreilles ? Pas Edgar Wright en tout cas qui réalise enfin un des fantasmes des ciné- et musicophiles du dimanche. Le résultat ferait passer un Marvel pour un téléfilm France 3 (sachant que je ne porte guère dans mon cœur les films du MCU).
L'objectif (comme souvent chez Wright) c'est de faire tout le temps dans la surenchère : overdose de vannes dans Shaun of the Dead par exemple, et ici overdose de cool.
Bon, on peut passer sur le fait que les acteurs soient un ton en dessous de la réalisation. L'ultra-caricature des personnages en est à l'origine : même avec Kevin Spacey, on a l'impression que les acteurs jouent des rôles banals. Lily James (qui ressemble étrangement à Cécile de France) et Ansel Elgort se contentent de jouer sobrement et font le minimum syndical (pour ne pas perturber le spectateur ?).
Le film dans son style me fait penser à American Ultra, sorti il y a deux ans et jamais reconnu à sa juste valeur. Le but de ce genre de long-métrage est d'en mettre plein la vue, c'est totalement assumé et lorsque c'est bien fait (comme ici), on passe un vrai bon moment de divertissement (et de cinéma !).
Baby Driver est un film à priori normal, mais avec cette petite valeur ajoutée qui en fait quelque chose de très original. It's all Wright.