Partant d'une intrigue ultra-classique, Edgar Wright parvient à faire un film divertissant, intéressant, surprenant, et spectaculaire.
Qu'une intrigue soit déjà vu des centaines de fois n'est en soit pas un défaut. Ce qu'on recherche c'est de l'emoustillement et du divertissement dans ce genre de film. Parfois, ça répond à nos attentes, mais sans aller plus loin. Et d'autres fois, il y a ce quelque chose en plus qui rend l'ensemble vraiment intéressant, et le fait sortir du lot.
C'est le cas pour "Baby driver".
Nous avons donc ici la sempiternelle rengaine de l'histoire de braquage, avec le héros au grand coeur qui trempe quand même dans le crime, qui veut faire un dernier coup, le tout saupoudré d'amour et de dette à rembourser.
Certes, il n'y a ici rien d'original. C'est de ce fait que tout le talent d'Edgar Wright jaillit dans la manière d'aborder la chose.
Tout d'abord dans sa réalisation. Les scènes de courses poursuites sont bluffantes. C'est moins bourrin et plus gracieux que "Fast and furious". L'action est propre et efficace.
Ensuite, dans l'écriture. Wright parvient à rendre les personnages attachants, et on croit à la romance qui naît sous nos yeux. Il faut dire qu'il est bien aidé par Ansel Elgort et Lily James (tout en sensibilité), qui forment un couple un couple convaincant.
La qualité du scénario réside aussi dans les différentes situations proposées, notamment dans le repérage du bureau de poste (savoureuse avec le neveu), la vente d'armes façon charcuterie, ou lorsque la mauvaise bande s'arrête au restaurant car Jamie Foxx à la dalle...
Les personnages secondaires sont réussis, ce qui apporte un plus non négligeable.
Ajoutons à cela un humour efficace et savamment dosé, et on obtient un ensemble remarquable.
Pour la réussite de son projet, Edgar Wright a su très bien s'entourer. Jamie Foxx dans le rôle du salaud, Kevin Spacey dans celui du cerveau, que des bons choix.
Mais la véritable force du film réside dans cette façon d'allier musique et braquage. L'action est au service de la musique, et non l'inverse, et ça c'est vraiment fort ! Baser le rythme musical sur les échanges de coup de feu, c'est absolument brillant.
On pourra reprocher quelques longueurs de-ci de-là, mais rien de bien méchant.
Edgar Wright parvient à se montrer novateur et inventif dans un genre éculé. Ça tiendrait presque de l'exploit.
Au vu de ce qu'il a démontré au cours de sa carrière, rien d'étonnant à cela. Le monsieur a de la réserve.