Trop long, trop riche, trop tout. Damien Chazelle, dont j’ai pourtant apprécié les autres films (sauf First Man, un peu terne), met tout en oeuvre pour créer un monument du cinéma. Et ça se voit un peu trop.
Il emprunte à Once Upon a Time... in Hollywood un peu du scénario, à Gatsby le Magnifique ses fêtes grandioses et à Le Loup de Wall Street sa consommation abusive de cocaïne. Il y ajoute de très bons acteurs et nous plonge dans les années folles en pleine mutation de l’industrie du cinéma.
D’abord sonné par la première scène de fête (longue de 30 minutes), puis amusé par les tournages old school en plein désert californien, on se perd ensuite dans un ensemble de scènes qui ne font pas vraiment sens. Certaines sont spectaculaires, de part la quantité de personnages, de costumes et d’artifices utilisés. D’autres sont portées par la qualité du jeu d’acteur de Margot Robbie ou de Brad Pitt. Mais la trame, et l’enchaînement des scènes est bancale. L’idée du scénario, sur la tombée en désuétude des acteurs muets, est assez vite compris, et on attend pendant le film un petit quelque chose qui ne veut pas venir. À la fin, on finit même pas s’ennuyer franchement. La scène dans la cave, suite au remboursement de l’argent à James McKay (Tobey Maguire), ne sert à rien sinon ajouter du gore et occuper le directeur de la photographie. Passer au dessus des 3h devait sûrement être un pré-requis pour accéder au rang de chef d’oeuvre.
Le pire dans tout ça, ce sont sûrement les références. Damien Chazelle, comme il avait commencé à le faire dans La La Land, nous les sort à la pelle, à en faire une indigestion. L’épilogue, résolument de trop, en est une caricature, avec ses flashs de couleur et son coulis d’images de films, de Ben-Hur à Avatar. Babylon, c'est Hollywood qui rend hommage à Hollywood. Avec un peu d'auto-dérision certes, mais surtout avec beaucoup de fierté. Même Justin Hurwitz, le compositeur de la BO, se regarde le nombril, en multipliant les rappels de thèmes à La La Land, dont il a lui même composé la musique. Aussi, si un hommage était vraiment nécessaire, peut-être aurait fallu trouver quelqu'un de plus légitime que Damien Chazelle pour le porter. Lui devrait d'abord commencer par apporter sa pierre à l'édifice, avec de préférence, un peu plus de modestie.