J'aime le cinéma, j'aime le Hollywood qui se raconte et j'aime encore plus quand c'est des réalisateurs que j'aime beaucoup qui s'en charge. J'entre alors dans la salle de cinéma, avec le sublime Once Upon a Time in Hollywood en tête et avec une hâte de voir le réalisateur des merveilleux La La Land et First man décrire une époque qui le passionne.
C'est donc dans un geste de cinéma absolue, qui rassemble toutes les obsessions de son auteur qu'on se retrouve immergé dans un labyrinthe de cinéma très, parfois trop, généreux où s'y perdent spectateurs comme personnages, pour le meilleurs et pour le pire. Le monstre Hollywood montre ici sa magnifique cruauté en se jouant de toutes les âmes qui ont le malheur de croiser son chemin et cela à travers de séquences ,tantôt d'une paresse et d'une bêtise remarquable tantôt animées d'un génie comique et poétique jouissif. Dans cette société de débauche, en plein chamboulement, on y hère, on meurt, on vit, on survit, on oscille inlassablement entre paradis et enfer, dans l'espoir qu'un jour nos rêves soit exaucés et, dans l'attente de voir si oui ou non Chazelle méritait vraiment 3 heures de notre temps.
Finalement, cette "déclaration d'amour au cinéma" provoque chez moi un étrange sentiment puisque je suis dans l'incapacité complète de déterminer si j'aime vraiment ce film ou non. Quoiqu'il en soit, si Babylon continue de me rester en tête une semaine après ma séance, c'est que Chazelle à tout me même réussi quelques chose.
Peu importe ce que l'on en pense, le film en citant et mobilisant plein de codes du cinéma permet la réflexion et, toute proportion gardée, de questionner nos goûts et les limites que l'on a avec le médium cinématographique. Personnellement je suis sorti de ce film grandi, comme ayant affiné, d'une manière ou d'une autre ma jeune cinéphilie. Vous me direz, à raison, que tous les films affinent notre cinéphilie mais c'est rare que je le ressente autant en sortant de la salle.
C'est pour cette raison précise que j'encourage les gens à aller voir Babylon et qui sait, peut être que le poids des débats et du temps inscrira Babylon pour moi et d'autres comme "quelque chose qui compte, quelque chose de plus grand".