Un vrai petit miracle de radicalité que ce nouveau Damien Chazelle ! 90M de budget pour un film "rated R" qui se permet tant d'outrances et qui dépeint l'industrie Hollywoodienne avec si peu de complaisance (mais un peu quand même...), c'est assez rare pour être souligné !
Bon, je parle de radicalité et d'outrance mais, calmons-nous, on est pas chez Gaspard Noé ou Haneke non plus, hein... C'est juste vulgaire ce qu'il faut pour offusquer le puritain, mais pas de quoi vous hanter bien longtemps...
Et c'est bien là le principal défaut du film, c'est assez tiède, malgré l'envie manifeste de pousser tous les potards à fond :
- C'est thrash, mais pas trop.
- Ça a un rythme effréné, mais ça ralentit considérablement au bout d'une heure
- Ça a pas mal de niveaux de lecture, mais ça les surligne de façon un peu bourrine et lourdingue.
- Ça évite le piège du film méta pour petit malin, mais ça se prend un peu les pieds dans le tapis du référentiel systématique...
Et si ce perpétuel entre-deux pourrait laisser présager une vraie subtilité, ben non. Là aussi, on reste sur sa faim tant le film reste balourd et maladroit...
Pourtant le film n'est pas exempt de qualités, bien au contraire : C'est formidablement généreux, ça déborde d'amour pour le médium et l'envie de bien faire est présente partout : de la musique à la mise en scène, de l'implication des acteurs à la photographie. Le film transpire la passion de partout ! (même quand c'est un peu raté)
Autant dire que ça change pas mal de la tambouille hollywoodienne habituelle, désormais reproductible à l'infini et d'un cynisme à priori inépuisable. (Oui, Disney...)
Et rien que pour ça, (et pour sa première heure totalement étourdissante) ça mérite amplement le déplacement en salles !