Babylon par Ygor Parizel

Babylon le nouveau énorme et ambitieux projet de Damien Chazelle a de quoi laisser sur le séant, dans un bon et mauvais sens ! Dès l'ouverture durant près d'une demi-heure, le récit a de quoi soit fasciner, soit dégoûter avec ces scènes complètement démentes, opulentes, dégueu de bacchanale, d'orgie chez une star hollywoodienne de l'époque du muet. Le scénario est riche en thèmes, en sujets et en situations loufoques ou l'on suit quatre, cinq personnages principaux mais aussi d'une véritable galerie succulente de secondaires dans les affres de l'avènement du cinéma parlant rappelant vaguement l'histoire développée dans le classique Chantons sous la pluie (qui reçoit un clin d'oeil à la fin), même si toute la galerie est fictive il est possible de reconnaître de quelles personnalités réelles elle s'inspire. Il y a quelques choses de fellinien période 60/70 dans les nombreuses scènes de foule, de fêtes, de tournages et même dans la "descente aux enfers" dans des catacombes de L.A. dans la dernière partie. C'est plein de couleurs, de boucans, de jazz, d'hystérie, de bouffonnerie, de fluides corporelles et de "freaks" ainsi que de mouvements, car la caméra de Chazelle et son opérateur comme à chaque fois s'envole, serpente sur les vastes plateaux, se retourne dans tous les sens jusqu'à une scène finale quasi expérimentale en hommage au Septième Art. Quant à la distribution, c'est franchement classe avec Brad Pitt, Margot Robbie allumée et des chouettes découvertes (ou presque) Diego Calva ou Li Jun Li qui ont tous là l'occasion de jouer des rôles charismatiques.