Babylon, le nouveau long métrage de Damien Chazelle est fait pour déchaîner les passions et émerveiller les amoureux de cet art qui nous fait vibrer.
Le réalisateur va nous plonger dans la création et les débuts difficiles d’Hollywood;
c’est par un plan séquence d’introduction orchestré avec maestria qu’on comprend à quelle sauce nous allons être mangé.
Accompagné par une BO au rythme enivrant on est directement au cœur de tous les excès et les déboires possibles de cette nouvelle societé hollywoodienne. Le tout donne un cocktail détonnant et jouissif où tout semble sans limites et où l’absurde côtoie la normalité.
Pendant 3h qui passent plutôt rapidement, même si certaines scènes qui n’apportent rien de plus au récit auraient pu être coupées au montage Chazelle enchaîne les fulgurances et se fait réellement plaisir.
Sa caméra s’envole puis redescend à hauteur d’homme, tournoie, se faufile dans les moindres recoins et cela à chaque fois pour nous exalter au mieux.
Mais Chazelle ne s’arrête pas là et sait aussi poser son cadre lorsque le contexte s’y prête, (cf scène où la chroniqueuse et Jack Conrad échange sur l’héritage des acteurs et des films laissés aux générations futures ) finalement cette caméra ne fait qu’improviser et suivre nos personnages dans leurs folies incontrôlées.
Les différents protagonistes nous permettent de balayer toutes les facettes de cette tumultueuse époque : l’acteur vedette qui tombe en déclin, l’actrice fulgurante à la carrière pleine de déboires, et Manny le passionné ultime, spectateur de cette folle époque lequel nous nous identifions.
C’est dans une des scènes finales que Chazelle va nous prendre par la main et nous démontrer tout son amour pour le 7ème art.
Manny se retrouve au cinéma après un long moment et devient comme nous, spectateur. A travers un montage épileptique qui va transcender nos sens et nous bouleverser nous voilà happés dans tout nos souvenirs et les moments dans les salles obscures qui nous ont marqués.
Nous sommes comme Manny et avons envie de nous effondrer devant tant d’histoire, de beauté et de bonheur que nous a procuré, nous procure et nous procurera cet art qui enivre chacun de nous.