Que dire à part FABULEUX, EXCENTRIQUE, BOULEVERSANT et PRENANT.
Non seulement l'affiche et le casting, mais aussi l'équipe de production m'ont donnée envie d'aller voir ce film. Je voyais la bande-annonce tous les jours et je savais déjà que ce film allait me plaire. Brad Pitt et Margot Robbie forment un duo d'enfer et ce film leur colle à la peau à la perfection. J'ai découvert Diego Calva à travers ce film aussi, mais je garde mes mots pour plus tard.
Un début de film quelque peu inattendu: location d'un éléphant pour une private party, synonyme de la folie de l'époque. Nous sommes d'aussitôt introduit à la hiérarchie sociale de l'époque: étranger travaillant (il)légalement, des gens de couleurs aux services de la société blanche... Environ 20 minutes de fête plus tard, les ennuis et les rêves commencent... Premier rôle, larbin, rencontres, immersion dans le monde du cinéma et ses plateaux voisins.
Quelle ne fut pas ma surprise en réalisant que les figurants pouvaient réellement mourir lors d'un tournage. À l'heure d'aujourd'hui c'est impensable, et pourtant...
Des relations se dessinent: amis, ennemis, collègues. Tout s'entremêle, s'accélère, et j'adore ça. C'est comme si nous suivions le rythme de leur carrière respective sans pouvoir reprendre notre souffle. Sidney Palmer est the embodiment du racisme envers les personnes noires à l'époque: honte extrême, énorme difficulté à se faire une place, critiques, jugements, curiosité mal placée... Il a su resté lui-même malgré sa célébrité et son combat et ses choix font de lui l'un de mes personnages préférés.
Jack Conrad est, à mon sens, l'exemple classique d'un Alain Delon ou Sean Connery. Une carrière qui semble sans fin, rattrapée par le temps et l'évolution d'une société, du cinéma... La scène dans le bureau de son amie critique m'a serrée le cœur. Elle a décrit ce qui paraissait pour Jack impossible en 3 minutes. En 3 minutes, il comprit enfin que s'en était fini pour lui...
Manny et Nellie démarrent leur carrière dans des sens opposés: l'une démarre en tête d'affiche, l'autre est 'assistant' sous la garde du grand Jack Conrad, et encore... Une descente en enfer pour Nellie qui sombre dans la drogue et les dettes, tandis que Manny atteint enfin son but, son rêve, son destin oserai-je même dire. Mais l'amour est dangereux... J'avoue avoir pensé "Laisse-la tomber" plus d'une fois, mais les plans serrés sur les expressions de Manny quand il regardait Nellie me faisaient vite rebrousser chemin. Même si ses responsabilités en tant que réalisateur l'ont un tant soit peu changé, Manny incarne la passion du cinéma. Je pense sincèrement qu'il aimait autant le cinéma que Nellie et qu'il atteignait un niveau de bonheur extrême lors de ces années présentées à l'écran.
Les 30 dernières minutes du film ont été, pour moi, les plus douloureuses et intenses. La scène de la station essence où Manny et Nellie dansent après avoir décidé de s'enfuir m'a brisée le cœur. C'est à ce moment que j'ai su que rien n'allait se passer comme prévu. Le 'donjon' au sous-sol m'a donnée des frissons dans le dos. J'ai cru que Manny n'allait jamais en sortir. La scène de l'appartement où il supplie pour sa vie signait la fin de sa carrière, de son amour, de son rêve; un abandon nécessaire pour sa vie. Quand il revient à Hollywood après des années d'exil et qu'il s'installe en salle de cinéma, c'est là que Manny est devenu mon personnage préféré. Ses larmes traduisaient tout ce qu'il a vécu du début jusqu'à la fin, toute la joie, l'excitation, la peur, la tristesse, la déception...
Un bel hommage au cinéma est rendu lors des 5 dernières minutes. Un bon nombre de références m'ont échappée. Il est temps pour moi de (re)voir mes classiques! Si, quand vous lisez cette critique, Babylon est toujours à l'affiche dans l'un de vos cinémas, n'hésitez plus et rendez-vous sans réfléchir en salle. Ce film marquera votre année 2023 en beauté, et peut-être même (sûrement) votre culture cinématographique.