Manifestement j'ai un problème avec Damien Chazelle...
si j'ai plutôt apprécié "Whiplash" et surtout "First Man", je n'ai pas aimé "Lalaland "et "Babylon" pour les mêmes raisons: lorsque je paye 13€ pour voir un film, j'attends que l'on me raconte une histoire intéressante avec des personnages forts auxquels je pourrais m'identifier ou éprouver de l'empathie...le fait que le film intègre des numéros musicaux n'est pas gênant( j'adore certaines comédies musicales) a condition que les conditions citées précédemment soient respectées...les spectacles style Broadway, pour moi ce n'est pas du cinéma..
Dans Babylon, ça commence mal avec cette longue scène d'orgie très bien filmée mais ultra chorégraphiée ..attendre 20mn que le film commence vraiment m'a déjà gonflé...l'entrée en scène de Margot Robbie en mode Harley Quinn et au look improbable pour l’époque n'a pas arrangé mon ressenti..d'ailleurs je l'avais adoré dans le dernier Tarentino et dans "Amsterdam" mais la je n'en pouvais plus de son jeu hystérique ( heureusement la scène des larmes est très belle)
Ensuite, si l'histoire se met enfin en place, le nombrilisme de la réalisation avec cette caméra qui s'agite dans tous les sens( pour le dynamisme parait il) ou ces plan séquences tellement ostentatoires, m'a donné la nausée et une conjonctivite.
Heureusement, ça se calme au bout d'un moment quand on aborde le véritable sujet du film avec la fin d'un cinéma décomplexé et créatif ( le muet) et l'apparition d'un nouveau genre plus exigeant techniquement et donc moins spontané ( le parlant)..le problème c'est que le film n'offre plus de véritables émotions, les personnages devenus sobres sont comme les dialogues: CREUX ; même Brad Pitt ,qui fait le job(une fois de plus) est sans surprise... Diego Calva qui incarne le seul personnage "normal" n'est pas convaincant en sauveur visionnaire, son personnage n’étant pas vraiment développé..dommage aussi pour Tobey Maguire (étonnant en mafiosi dégénéré) dans une scène inutilement longue et sur-appuyée voulant illustrer les tendances voyeuristes du cinéma moderne ( un comble après la surenchère de sexe pipi caca de la première partie)
Quand à la fin "méta" , trop longue elle aussi ,elle m'a fait penser à du remplissage sans profondeur.
Reste un objet bien maitrisé du point de vue de la mise en scène et de la photographie mais sans âme.. contrairement à "chantons sous la pluie "ou aux films de Scorcese à qui Chazelle a voulu rendre hommage.